OUI Nous proposons depuis trois ans le format vidéo True View, qui permet de «skipper» la publicité au bout de quelques secondes pour accéder à la vidéo. Les annonceurs ont le choix de l’utiliser ou non, mais il représente aujourd’hui 85% de notre inventaire pré-roll. Le format skippable présente plusieurs avantages. D’abord la vue est garantie et nous ne facturons que les publicités vues, pas celles skippées. L’internaute ayant choisi de voir la publicité, l’impact est nettement supérieur, même à celui de la télévision, et les marques ont plus de temps pour raconter leur histoire. Nous avons également reçu un accueil très favorable des utilisateurs. Ce format permet aussi d’ajouter des éléments de ciblage à disposition des annonceurs. Si Nicorette réalise une première campagne sur You Tube, par exemple, les internautes qui ne skippent pas la vidéo sont certainement des fumeurs. Nicorette pourra donc leur resservir une publicité très ciblée. Et l’on peut varier et croiser toutes ces dimensions de ciblage avec ce que l’on sait des vidéonautes et leurs affinités. Les chiffres démontrent d’ailleurs l’efficacité de ce format: le taux de vue, d’environ 25% d’habitude, est monté jusqu’à 69% pour une publicité Mercedes, par exemple. Côté facturation, plus l’annonceur a de vues, moins il paie par vue. Notre souhait est de montrer les publicités les plus pertinentes pour l’utilisateur et nous récompensons les annonceurs qui y parviennent.
Arnaud Monnier, directeur branding de Google France
NON Le format publicitaire skippable positionne la publicité ou la marque comme étant quelque chose de gênant. A partir du moment où le contrat avec l’internaute est «pour avoir accès à des vidéos gratuites, il faut voir des publicités», lui proposer de ne pas voir celles-ci, et donc de ne pas payer, en fait, c’est rompre le contrat. Notre modèle économique fonctionne sur la publicité, il est faux de laisser penser qu’on peut la jeter. Une autre chose gênante est que tant que vous skippez une publicité, elle va vous être reproposée à la vidéo d’après, je l’ai moi-même expérimenté. Ce qui ne joue pas en faveur de l’image de la marque, car il y a un risque d’agacer l'internaute. Un dernier élément, important, est qu’une publicité déployée n’est pas forcément vue, beaucoup de gens ont compris que s’ils ne font pas apparaître la vidéo, elle sera resservie. Ils préfèrent donc ne pas la skipper et faire autre chose pendant qu’elle se déroule. Chez CCM, nous n’envisageons pas d’instaurer de tels formats. En revanche, sur certains de nos sites, nous avons un système d’autoplay. La vidéo, et la publicité qui la précède, se lancent automatiquement.
Isabelle Weill, directrice associée de CCM Benchmark
