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Malgré la concurrence d’internet, les principaux magazines santé ne faiblissent pas. Leur recette? Une ligne éditoriale de plus en plus proche de celle des féminins. DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas

Les magazines santé ont la pêche: année après année, leur diffusion ne faiblit pas contrairement aux autres grandes familles de presse. En 2014, le leader Top santé, édité par Mondadori, a vu sa diffusion France payée croître de 3,6%, à 355 619 exemplaires chaque mois. Son concurrence Santé magazine, racheté par Uni Editions en 2007, a quant à lui progressé de 2,2%, à 317 600 exemplaires. S’ajoute à ces deux mastodontes Vital (55 503 ex.), relancé en 2013 par Mondadori sur une cible plus jeune, et Vie pratique santé (53 642 ex.), que Reworld Media vient de passer en hors-série de Vie pratique féminin.

«La santé est la première préoccupation des Français et celle-ci ne cesse de croître, plus encore dans le contexte actuel de déremboursement des médicaments», explique Carole Fagot, directrice exécutive du pôle femme, science et loisirs de Mondadori France. «La presse santé n’est pas une presse de maladie, c’est une presse prônant une bonne hygiène de vie. Les magazines santé sont devenus des féminins», renchérit Véronique Faujour, directrice générale d’Uni Editions.

C’est dans ce contexte que Top santé a inauguré une nouvelle formule en avril 2014. Au programme, un renforcement de l’expertise médicale dans le cahier central et davantage d’articles consacrés aux médecines douces et naturelles. «Nos lecteurs ont envie d’être autonomes: ils veulent des conseils pour entretenir leur capital santé le plus longtemps possible afin d’aller voir leur médecin le plus tard possible», souligne Carole Fagot.

Du contenu nourri d'expériences

Dans le même temps, Santé magazine a renforcé le traitement psychologique de sujets aussi variés que la sexologie, la forme, la beauté et les régimes. Le titre a aussi accru la place consacrée aux témoignages, des contenus sur lesquels le site Doctissimo a bâti son succès. Une approche que Santé magazine a également déclinée sur son site internet. «Nous ne voulons pas devenir un forum géant, mais nous savons que l’expertise se nourrit d’expériences», insiste Véronique Faujour.

Quelques mois avant le lancement de sa nouvelle formule papier, Top santé avait également fait évoluer son site en y intégrant notamment un dictionnaire des médicaments et un moteur de recherche de recettes de cuisine. «Nous proposons une approche holistique de chaque maladie, avec le même niveau d’exigence que sur le papier», souligne Sébastien Petit, éditeur de Top santé.

Le mensuel est en passe de remporter son pari: en un an, Topsante.com a vu son audience croître de 27%, à 1,4 million de visiteurs uniques (VU) en janvier dernier, selon Médiamétrie. Le site se classe loin devant celui de Santé magazine (393 000 VU). Reste que Doctissimo caracole toujours largement en tête, avec 5,7 millions de VU, mais en baisse de 30% en un an. La presse santé n’a pas dit son dernier mot sur le web.

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