Chasseurs de tendances
ça se discute

«Chasseur de tendances ? L'expression ne me plaît pas : je ne suis pas un prédateur.» Vincent Lecrosnier ne chasse pas, il cherche et analyse. Entré comme stagiaire après ses études il y a dix ans chez Promostyl, un bureau de style et de recherche de tendances au service de la création, de la mode et du design, il y est aujourd'hui responsable du secteur sport.

Pour lui, la tendance, ça se discute : «On ne travaille pas pour les marques, mais avec les marques. J'explique d'où viennent mes idées, mais rien n'est imposé. On n'est pas là pour créer des besoins mais répondre à de nouveaux besoins.» Tout est source d'inspiration pour lui : l'art, la musique, la littérature... Sa mission est de retranscrire tout cela dans un cahier de tendances, qui guidera l'agence dans ses actions au cours de l'année. «On ne peut jamais être sûr mais on cherche des directions viables pour le futur.»

Vincent Lecrosnier admet qu'il peut y avoir des tensions : «Le problème de certaines sociétés, aujourd'hui, c'est que les personnes embauchées en tant que créatifs n'en sont pas, ils sortent d'écoles de commerce.» Lui ne plaisante pas avec son métier.

Travaillant aussi bien avec des petites marques qu'avec la grande distribution, il s'adapte en jouant la transparence sur sa réflexion, «par exemple la mode des carreaux n'est pas tombée du ciel : elle illustre des images, des points de vue, des styles de vie que l'on a étudiés et que l'on tente d'expliquer».

Sa tendance pour 2010 (et les années qui suivent) : «Une prise de conscience de la précarité, peut-être même un retour du nomadisme. Cela va se répercuter sur la création, on va associer la mode et l'utilité.»

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