Dossier internet
Avec seulement 12 millions d’euros de recettes en 2009, la vidéo en ligne est un marché d'avenir. Ses atouts ? Le succès de la catch up TV, une efficacité proche de celle de la télé et un coût encore bien inférieur.

«La pub vidéo en ligne, c'est l'eldorado de l'annonceur, lance Anne-Sophie Cruque Merlhe, directrice générale de l'agence 6 AM (Fullsix). Tous les critères sont réunis: la performance, quasi identique à celle du média télé, le coût attractif, et l'interactivité.» Un eldorado émergent, qui aurait généré en 2009 12 millions d'euros (1). «Mais ce chiffre ne prend pas en compte la pub vidéo dans les “in-banners”, comptabilisée dans le display. On est donc bien au-delà», constate Marie Delamarche, directrice déléguée du Syndicat des régies Internet (SRI). Et quand on sait que le nombre de vidéos vues en France a progressé de 141% en un an (5,4 milliards en septembre 2009), on imagine que la marge de progression est grande! «Ce marché est surtout tiré par l'explosion de la catch-up TV», affirme Jean-Pascal Mathieu, vice-président de l'agence de marketing interactif Nurun. Autre levier: la «professionnalisation» du contenu vidéo des «pure players» comme You Tube ou Dailymotion qui, en signant des accords avec chaines de télé et studio cinéma et musique, ont attiré des annonceurs. «Pour nous, le digital est devenu un média de masse, au même titre que la télévision. Et la vidéo en est l'outil clé, dit Anne-Sophie Cruque Merlhe, dont l'agence propose depuis quelques mois l'offre baptisée Alternative TV, des campagnes centrées sur la vidéo en ligne. Surtout qu'une campagne sur le Net offrant une bonne visibilité peut coûter de 300 000 à 400 000 euros, contre 700 000 à un million d'euros en télé.» «Côté format, le marché va pour l'instant vers ce qu'il connaît, c'est-à-dire le “pre-roll”, assez proche du spot TV qui précède un programme», dit Stéphane Ambrosini, directeur général d'Adconion Media Group. Un format qui fait ses preuves: il serait deux fois plus efficace en termes de mémorisation qu'un spot TV. D'où un meilleur «engagement» de l'internaute, notion utilisée désormais comme mesure outre-Atlantique… et sur laquelle la plupart des acteurs du Net planchent. «En mesurant l'activité cérébrale d'un individu devant un écran, des chercheurs ont montré que l'on est une fois et demie fois plus actif devant un ordinateur que devant la télé», remarque Anne-Sophie Cruque Merlhe. Même la science en est convaincue: la vidéo en ligne est le format publicitaire sur lequel miser dans les années à venir.

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