Dossier design
Le ministère de l'Économie multiplie les initiatives pour changer l'image du design et favoriser son utilisation par les entreprises.

Le design, c'est de l'esthétique, du superflu, ça coûte cher et ça ne rapporte pas grand-chose. Pour combattre cette idée reçue, encore largement partagée par les entreprises françaises, le ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi multiplie depuis deux ans les actions en faveur de la créativité industrielle. La Direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services (DGCIS) qui mène, au sein du ministère, différentes missions en faveur du luxe, de la mode ou des biens de consommation, a notamment lancé fin 2009 un site pour favoriser l'utilisation du design par les entreprises, et plus particulièrement par les PME. Un travail mené par son bureau du design et de la création en partenariat avec l'agence Carré noir (Publicis) et les Sismo, deux designers industriels travaillant depuis douze ans avec les PME. Ensemble, ils ont développé des outils méthodologiques pour convaincre les entrepreneurs de l'intérêt du design. Le site où ils interviennent (www.entreprise-et-design.fr) montre, par des exemples concrets, tous les avantages d'une démarche associant innovation et design.

Cette année, pour mieux cadrer ses actions et évaluer le poids économique du design, la DGCIS a mené l'enquête «la plus importante jamais réalisée sur le design en France» avec trois acteurs phares du secteur: l'Agence pour la promotion de la création industrielle (APCI), la Cité du design et l'Institut français de la mode (IFM). Disponible en ligne sur le site du ministère, l'étude porte sur l'offre de design émanant des indépendants et des agences, mais aussi sur la demande des entreprises. Retour sur quelques points saillants. 


La demande

Environ 40% des entreprises françaises recourent au design. Un taux parmi les plus faibles d'Europe, à comparer aux 50% de la Grande-Bretagne ou aux 70% de l'Espagne. Celles qui l'utilisent évoquent un impact positif très important, mais qui reste évalué de manière intuitive en tenant compte de la satisfaction ou de la perception du client. L'augmentation du chiffre d'affaires et de la valeur financière de l'entreprise reste, à ce jour, la principale évaluation de la compétitivité du design.


L'offre

La profession est toujours concentrée à 70% sur deux régions: l'Île-de-France et Rhône-Alpes. Mais de nouveaux territoires émergent: Pays de la Loire, Aquitaine, Paca, Bretagne. Les structures sont jeunes: près de la moitié ont moins de dix ans, le quart seulement plus de vingt ans. L'enquête confirme la tendance à l'éparpillement de la profession en de nombreuses petites structures, sans doute plus souples face à la crise. Elle note également un accroissement des relations de sous-traitance entre agences et indépendants. Quelque 24% des agences font ainsi régulièrement appel à des designers free-lance. Les activités traditionnelles se maintiennent: design produit pour 50% des structures, mais aussi aménagement d'espace, identité visuelle et corporate, packaging. D'autres se développent, comme le conseil en design (35%), le design de service (11%) et le design interactif (9%).


Le poids économique

Le chiffre d'affaires du secteur se situe entre 1,9 et 3,4 milliards d'euros. L'effectif total concerné par l'activité design est estimé entre 46 000 et 56 000 personnes, le nombre de designers exerçant leur activité à titre principal entre 30 000 et 33 000.


Les freins

Ils proviennent, pour les entreprises comme pour les designers, d'un manque de culture design dans l'entreprise, d'une méconnaissance du métier, mais aussi de son coût. Pour stimuler l'utilisation du design, les professionnels du secteur misent avant tout sur l'aide à l'investissement, la formation et une information apportant des preuves chiffrées de la rentabilité des investissements effectués.

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