télévision
La campagne pour l’élection présidentielle bat les records de couverture médias. L’explosion des chaines d’info et l'entrée en scène des réseaux sociaux ont modifié la donne.

Des paroles et des actes sur France 2, Paroles de candidats ou Parole directe sur TF1... les chaînes de télé ont largement laissé s'exprimer la parole politique pour cette élection présidentielle. Plus sans doute qu'il y a cinq ans. Selon les relevés de Kantar Media, sur la période allant du 1er janvier au 15 avril, le nombre d'UBM (unités de bruit médiatique) a augmenté de 32%, à 40 799, pour un périmètre constant radio et télé. En tenant compte des nouvelles chaînes d'info, le total monte à 68 266 UBM, selon Kantar Media. Ce chiffre signifie que, depuis le début de l'année, chaque jour, chaque citoyen a été en contact 6,4 fois par jour en moyenne avec une info télé ou radio traitant de la présidentielle.

«La pression est en progression constante, relève-t-on chez Kantar Media. En janvier, elle se montait à 426 UBM en moyenne par jour, à 650 en février et à 800 en mars». Un chiffre équivalent au bruit média généré par le naufrage du Concordia. «C'est un niveau très élevé qui place cette élection comme un événement majeur», observe la société d'études.

Toutefois, les audiences télé des émissions spéciales ne reflètent pas toujours cette augmentation.  France 2 s'en est plutôt bien sortie: Des paroles et des actes, avec neuf éditions, a été suivie par 7,4 millions de personnes en moyenne alors qu'en 2007 les neuf A vous de juger avaient rassemblé 7,1 millions de téléspectateurs, selon les données Médiamétrie traitées par Havas Média.

En revanche, la chute est plus rude pour TF1. Cette année, les quatre Parole de candidat ont réuni en moyenne 6,5 millions de téléspectateurs. Il y a cinq ans, les quatre J'ai une question à vous poser avaient été regardées par 12,5 millions de personnes, deux fois plus.

«Depuis 2007, il y a eu trois nouveaux phénomènes, note Pascal Josèphe, directeur du cabinet IMCA. D'abord, les primaires socialistes, très suivies, ont lancé la campagne. Ensuite, les chaînes d'information ont pris beaucoup d'importance. Enfin, il a y a le poids des réseaux sociaux, inconnus en France il y a seulement cinq ans.» La dimension live et le poids des communautés se fédérant autour de la parole politique sont devenus une composante essentielle.

L'observateur des programmes internationaux estime que ces nouveautés ont donné une plus grande transparence de la campagne. «La couverture médias s'est rapprochée de celle que connaissent les Américains, les spots de pub en moins, estime Pascal Josèphe. La campagne dans les médias a été plus cristalline, mais avec la superficialité et l'émotivité liée à l'immédiateté de toute annonce.»

Reste à savoir si les règles sur les temps de parole des candidats sont toujours adaptées à un univers profondément bousculés par Internet et les réseaux sociaux.

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