Medias
Que ce soit en télévision, dans la presse ou sur Internet, la thématique santé est solidement implantée, même si elle ne compte pas pléthore d'acteurs. Panorama du traitement grand public de la santé dans les médias.

Télévision. Ils sont des habitués du zapping, fous rires et humour de carabin, mais n'en ont pas moins prêté le serment d'Hippocrate. Marina Carrère d'Encausse et son acolyte, le gaulois Michel Cymès, incarnent la santé dans la petite lucarne. Et cela fait quinze ans que ça dure. Une adolescence heureuse, qui sera célébrée le 26 février en prime time sur France 5. Avec une croissance progressive: «Nous avons commencé par un journal de sept, puis treize, puis dix-sept, puis vingt-six, puis cinquante-deux minutes», rappelle l'inénarrable Michel Cymès. Aujourd'hui, Le Journal de la santé dispose d'une heure trente minutes par jour. «Nous avons eu la chance de démarrer sur une chaîne naissante qui nous a laissé le temps de nous faire notre place en termes d'audience», se souvient le présentateur. Les raisons de cette insolente santé, selon lui? «L'humour, la complicité que nous cultivons avec Marina permettent de dédramatiser des sujets parfois anxiogènes, ce qui fait que même les hypocondriaques nous regardent jusqu'à la fin», s'amuse-t-il. «Parallèlement, notre statut de médecin crédibilise notre discours.» Michel Cymès exerce d'ailleurs toujours.
Mal de dos, ménopause, éjaculation précoce: avec ces sujets, Le Journal de la santé est assuré de réaliser de bonnes audiences. Sans surprise également, «un Allô Docteurs (déclinaison du Journal de la santé) sur la masturbation a cartonné», précise Michel Cymès, qui ne boude pas les blagues grivoises. Mais le succès se trouve parfois au-delà des marronniers: «Notre record absolu était une émission consacrée au lait diffusée en prime time», souligne l'animateur.

Aux côtés du rouleau compresseur de France 5 (avec une part d'audience de 7,4% et 761 000 téléspectateurs par jour), on peine à trouver d'autres émissions consacrées à la santé sur les chaînes: TF1 aurait planché sur un pilote de Merci Docteur avant de jeter l'éponge, TMC a diffusé, fin 2012, quelques numéros de C'est grave docteur? avant de renoncer en 2013...

 

Radio. Sur les ondes, la santé est bien représentée: alors que France Inter, début 2012, générait du buzz avec une vraie fausse émission médicale créée et animée par Zabou et Laurent Lafitte, RFI programme Priorité santé, BFM Business fait son Check-up santé et Europe 1 compte dans sa grille Europe 1 Santé.

 

Presse. «La presse santé est un marché subtil, compliqué, qui implique de bien connaître ses lecteurs et de bien cerner leurs attentes, entre médecine classique, médecine douce et bien-être», remarque en préambule Sébastien Petit, éditeur de Top Santé (Mondadori France). Avec sa diffusion de 350 428 exemplaires (diffusion France payée, OJD 2012), stable par rapport à la période intermédiaire 2011-2012 (348 205 exemplaires), Top Santé domine un marché relativement restreint, puisqu'en plus du titre de Mondadori France, l'OJD répertorie trois titres: Santé Magazine (Uni-Editions, 302 064 exemplaires, déclaration sur l'honneur 2011-2012), Vie Pratique Santé (Axel Springer, 86 404 exemplaires, DSH 2011-2012) et Plantes & Santé (Santé Port-Royal, 36 224 exemplaires, DSH 2011-2012).

«La presse santé grand public se porte plutôt pas mal en diffusion, mais est un peu plus à la peine en pagination publicitaire: la famille bien-être et santé a perdu 9% de pages en 2012 par rapport à 2011», remarque Gautier Picquet, directeur général de Zenith-Vivaki. Pour ce qui concerne Top Santé, «notre portefeuille est à 84% composé d'annonceurs du secteur hygiène-beauté, de marques du "food" et d'acteurs de la santé (laboratoire, parapharmacie...», précise Carole Fagot, directrice exécutive du pôle femme de Mondadori France. Comme l'annonce Sébastien Petit, Top Santé va lancer, début avril, une nouvelle version de son site Internet (1,8 million de visiteurs uniques), «avec des entrées par pathologies et une dimension plus servicielle qu'auparavant».

 

Internet. Quand le Web passe au papier... Doctissimo (Lagardère Active), le site Internet aux 9 millions de visiteurs uniques, fréquenté par 80% de femmes, a lancé le 10 janvier sa déclinaison sur papier glacé, sous forme de hors-série, puis de mensuel à partir de février (dix numéros par an). L'objectif étant de continuer à construire un lien avec les internautes, sur papier glacé cette fois. Contrairement aux acteurs historiques de la presse santé, le magazine ne sera pas diffusé dans les linéaires, mais en caisses dans les 5500 grandes et moyennes surfaces (GMS), en partenariat avec le spécialiste de la distribution de presse en supermarchés, le groupe Springer. Le mastodonte du Web, qui dispose d'une régie publicitaire intégrée, a par ailleurs lancé, le 15 octobre dernier, la chaîne Doctissimo Play, canal sur You Tube qui comporte douze rendez-vous récurrents et deux programmes mis en ligne chaque jour et compte d'ores et déjà 10 000 abonnés.

Le «pure player» n'a pas de réel concurrent, hormis les sites des magazines santé grand public, les forums santé de généralistes comme Au féminin, ceux de titres plus spécialisés comme celui de Psychologies Magazine, ou encore les sites professionnels (lire le sous-papier). Une étude américaine du Health Research Institute, parue en avril 2012, signalait néanmoins le rôle important que jouent les médias sociaux dans la recherche d'information sur la santé, notamment pour les jeunes (18-24 ans), ceux-ci étant plus enclins à échanger avec d'autres sur leur santé via les plateformes du Web social.

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