recrutement
Stéphane Le Viet est le fondateur de Work4 Labs, une start-up spécialisée dans le recrutement sur Facebook et qui gravite, avec succès, dans l’écosystème du géant américain.

Le 16 janvier dernier, Mark Zuckerberg annonce le lancement sur Facebook du Graph Search, son moteur de recherche en langage naturel. Au cours de son discours, le patron du réseau social glisse une petite phrase: «L'utilisation principale du Graph concernera le recrutement.» Une très bonne nouvelle pour Stéphane Le Viet, dirigeant de Work4 Labs. Il faut dire que ce Français, installé depuis trois ans aux Etats-Unis, à San Francisco, surfe sur le recrutement intégré à ce réseau social. Il a même réussi à devenir l'un des partenaires privilégiés de la firme de Palo Alto: l'application de Work4 Labs figure en bonne place dans le métamoteur de recherche d'emploi de Facebook aux côtés de Monster par exemple. Une belle consécration pour la start-up qui a levé 11 millions de dollars en décembre 2011 et compte aujourd'hui 80 salariés (à Paris et San Francisco).

«Aujourd'hui, Facebook veut que ses membres sachent qu'ils peuvent trouver un poste sur sa plate-forme et s'appuient sur nous pour mettre à disposition des offres d'emploi», détaille Stéphane Le Viet. En effet, Work4 Labs aide des groupes, comme Accenture, Gap ou Groupon, à créer leur espace de recrutement sur Facebook, puis agrège tous ces jobs dans son application baptisée Work for us. Selon Stéphane Le Viet, le potentiel de Facebook dans le recrutement est immense: «Ce réseau va faire très mal aux sites Internet d'offres d'emploi (job boards), grâce à des atouts comme le ciblage des membres, leur localisation...» Et ce n'est que le début: «Le nouveau “graph search” permettra de lancer des requêtes précises du type: “Quels sont les développeurs qui travaillent chez Google et qui ont des amis sur Facebook?”, et ainsi de faire de la cooptation intelligente», prédit Stéphane Le Viet.

 

Une organisation virtuelle

Autant de promesses de croissance pour Work4 Labs: «D'ici à la fin 2013, nous allons embaucher une vingtaine de personnes dans nos différents métiers (commercial, développement, support client...)», poursuit le dirigeant. A condition, bien sûr, de continuer d'avancer main dans la main avec Facebook: «Nous passons beaucoup de temps avec eux, et l'on se rencontre une journée par mois pour s'assurer que ce que l'on fait correspond bien aux objectifs et nouveaux projets de la plate-forme.»
Au quotidien, le manager privilégie une organisation «très virtuelle» dans sa société, qui permet de travailler des deux côtés de l'Atlantique: tous les documents sont en ligne, l'activité de chacun est détaillée avec des listes de tâches... Et tente de rester philosophe: «Piloter une start-up, c'est un peu les montagnes russes, vous pouvez vivre une journée exceptionnelle avec une levée de fonds, un nouveau client, et le lendemain devoir faire face à la démission d'un collaborateur clé.»
Quand on a des voisins comme Facebook et Linked In, fidéliser les salariés est une mission ardue: «Ces groupes font de la surenchère en termes de confort de travail, proposant des espaces de détente, des caféterias de luxe, des fruits et des boissons à volonté..., détaille Gautier Machelon, cofondateur de Work4 Labs. Nous sommes obligés de nous aligner sur ces nouveaux standards.»

 

Son parcours en bref :
1979. Naissance à Paris.
2003. Polytechnique puis Harvard.
2004. Consultant chez McKinsey & Company à New-York.
2006. Associé au sein du fonds d'investissement Hellman & Friedman.
2008. Créateur de Multiposting, société de multidiffusion d'offres d'emploi.
2010. Fondateur de Work4 Labs à San Francisco. En décembre 2011, son entreprise lève 11 millions de dollars.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.