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Virginie Clève est responsable marketing digital à Radio France. Au cours des Tech Days, manifestation à destination des développeurs informatiques organisé par Microsoft, le 14 février, elle n'a pu retenir un tweet : «Y'a décidément quasi pas de filles aux Tech Days. Je me sens seeeeeule». Le monde du digital est réputé être très masculin. «Je reçois encore davantage de CV d'hommes», confie Brigitte Cantaloube, directrice générale de Yahoo France. Il faut casser les stéréotypes. On peut être geek et femme. A travers le blog “Maman travaille” et en interne, on essaie de sensibiliser à l'idée que le travail n'est pas un sacrifice. On n'est pas dans le tout ou rien.» La dirigeante s'emploie à véhiculer des idées simples propres à la culture américaine qui permettent de concilier son job avec une vie de famille: «Il faut définir des objectifs avec des critères d'organisation et de productivité pour soi et les autres. Cela compte dans l'évaluation. Si on reste tard au travail, c'est qu'on n'est pas efficace. Les réunions ne durent pas plus de 30 à 45 minutes et l'on doit dire avant ce qu'on en attend...» Sans oublier les outils connectés qui permettent le travail à distance. Mais à une condition: «Il faut les dompter. On encourage les gens à ne pas envoyer de mails, autant que possible, en dehors des heures de travail.»

Isabelle André, PDG du Monde interactif, constate du mieux. «Aujourd'hui, ce n'est pas compliqué d'être une femme dans l'exercice de mon métier. Ce n'est pas un avantage non plus. C'est un non-sujet. Il y a dix ans,  ça pouvait être plus problématique. Aujourd'hui c'est quelque chose de neutre.» Elle concède que les femmes sont souvent moins revendicatives et que cela peut leur porter préjudice pour arriver au sommet. Dans les médias, «assez peu de dirigeants viennent de la technique, qu'ils soient homme ou femme. Ils sont davantage issus du journalisme ou des régies.»Flore Segalen, directrice de MSN France, souligne qu'entre 30 et 40 ans, les femmes sont moins visibles dans les cocktails car elles s'occupent de leurs enfants: cela limite leur progression. Catherine Barma, ex-Venteprivée.com, fondatrice de Cash Store et organisatrice de la première Journée de la femme digitale, le 8 mars, constate qu'elles se sentent «moins capables, moins fortes» dans le digital. Et quand il faut créer une start-up, «elles osent moins aller demander de l'argent».«J'aurais dû lever 10 millions d'euros pour Cash Store, je n'ai pas osé.»«La proportion des créatrices d'entreprise est moindre», rappelle aussi Yseulys Costes, fondatrice de 1000mercis.

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