Relations publics/corporate

«Même dans le monde de la communication très féminisé, il demeure ce plafond de verre, cette hésitation générale à confier des postes de direction à des femmes. Pour passer certains échelons, il faut donc le vouloir, et sans doute plus que les hommes, faire savoir qu'on est candidate. Ceux qui hésiteraient à nommer une femme ont besoin d'être rassurés par l'affirmation de notre détermination.» Ainsi s'exprime Agathe Bousquet, promue PDG d'Havas Paris (ex-Euro RSCG C&O) en novembre 2012, après avoir gravi tous les échelons de l'agence, de consultante en 2001 à DGA depuis 2010.

Considérée comme son successeur (le féminin n'existe pas!) naturel par Laurent Habib, parti en avril 2012, sa nomination ne sera officialisée que huit mois plus tard, le temps d'un bout d'essai, semble-t-il... Un léger vent de féminisation souffle sur le corporate. Ainsi à l'AACC Corporate, Agathe Bousquet, vice-présidente, seconde la présidente élue en juin 2012, Elisabeth Coutureau, vice-présidente exécutive de TBWA Corporate. Chez M&C Saatchi Corporate, c'est aussi un tandem féminin qui tient les rênes, Nathalie Varagnat, présidente, et Catherine Malaval, directrice générale.

«Les qualités requises pour être un bon manager sont les mêmes pour les hommes et les femmes, dit Agathe Bousquet. Le respect des collaborateurs, les idées, le courage et la force de conviction pour diriger. Pour mener la transformation de notre agence intégrée, qui suppose de casser les silos et de croire à l'intelligence du collectif, il faut développer une qualité d'écoute et d'attention ce qui n'enlève rien à l'autorité, dont les femmes ne sont pas dépourvues. Avoir des convictions, ce n'est pas être viril!»

Dans ce métier de la communication institutionnelle et des PR, les femmes dirigeantes sont souvent des anciennes communicantes politiques, à l'instar d'Anne Méaux, fondatrice d'Image 7 (Elysée sous Giscard d'Estaing, UDF...), Nina Mitz, PDG de Financial Dynamics France (ministère de l'économie sous DSK), ou encore Marie-France Lavarini, cofondatrice d'Ella Factory (conseillère de Lionel Jospin).

Si au Syntec RP, les hommes prédominent, du côté des boutiques de conseil et de relations presse, les femmes ont la main. Caroline Saslawsky, qui a fondé Idénium il y a treize ans (4 salariés et 15 clients), explique que «l'indépendance d'entrepreneur permet aux femmes de mieux gérer leur temps notamment pour les enfants». «Dans le conseil aux patrons, poursuit-elle, le fait d'être soi-même chef d'entreprise ajoute de la confiance dans la relation qui suppose écoute, empathie, énergie et une forte dose d'intuition.»

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