Une détonation sur le plateau. Michel Denisot et Daphné Bürki, les deux animateurs du Grand Journal, sont évacués illico. En régie finale, on coupe l'antenne. Vendredi 17 mai, le talk-show de Canal+, qui avait pris ses quartiers à Cannes pour couvrir le festival de cinéma, fait le buzz.

L'incident, car il s'agissait d'une fausse alerte, a été aussitôt repris sur Twitter.

Des centaines de milliers de messages ont rameuté sur Canal+ autant de téléspectateurs. Entre 20h06, heure du «faux» coup de feu, et la reprise de l'antenne à 20h33, l'audience de l'émission sur les 15-34 ans a bondi de 250 000 à plus de 550 000 personnes. «C'est un cas d'école, relève Philippe Bailly, directeur de NPA Conseil. Cela montre que, dans certains cas, Twitter peut faire déplacer des centaines de milliers de personnes.»

 

Un réseau social tout-puissant ?

Cette élasticité est particulièrement visible sur des programmes destinés aux jeunes, très sensibles à l'actualité des réseaux sociaux. Selon l'étude Social TV 2013 de Médiamétrie et Mesagraph, 65% des tweets en rapport avec une émission sont émis par des 15-34 ans. «Le lien avec l'audience est manifeste dans des émissions comme Touche pas à mon poste dont l'animateur, Cyril Hanouna, est très présent sur les réseaux sociaux et où les réactions des invités appellent à être commentées», poursuit Philippe Bailly.

Aux Etats-Unis, d'après une étude de Nielsen et Social Guide, une augmentation de 8,5% du nombre de tweets autour d'une émission se traduirait par une hausse de 1% de l'audience. Pour un même résultat, ce taux est plus élevé chez les 35-49 ans: 14%. Mais attention, si les 6 millions d'utilisateurs de Twitter peuvent influer les courbes d'audience de la télévision, c'est aussi dans les deux sens. En bonus, ou en malus.

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