Vendre la presse au forfait comme dans le secteur de la téléphonie mobile ou de la musique : les kiosques numériques sont en train de révolutionner le mode de commercialisation des journaux et des magazines, même si le chemin est encore long. Qu'ils s'appellent Relay.com, Le Kiosk, Epresse ou Viapresse, ces marchands de journaux virtuels, qui se déclinent sur ordinateur, tablette et smartphone, ont vendu au premier semestre seulement 9% des 17 millions d'exemplaires numériques diffusés par la presse payante grand public, selon l'OJD.
«Le marché en est à ses balbutiements», estime Philippe Jannet, directeur général d'Epresse, lancé en 2011 par les principaux éditeurs de presse quotidienne rejoints depuis par la presse magazine. «Après une phase de forte croissance, le marché s'est stabilisé ces derniers mois. Nous cherchons aujourd'hui à attirer de nouveaux utilisateurs», explique Ari Assuied, président du Kiosk.

 

Le forfait, un modèle payant

La grande majorité des versions numériques sont commercialisées directement par les éditeurs de presse, mais aussi par le kiosque d'Apple, Newsstand, qu'entend bien concurrencer prochainement Google. Pour autant, les kiosques numériques misent sur des offres commerciales alléchantes pour prendre leur part du gâteau.
Fini le forfait illimité à 20 euros par mois, décevant pour les lecteurs et peu rémunérateur pour les éditeurs. Relay et Le Kiosk y ont renoncé, préférant des formules au nombre limité de titres: 9,90 euros les 10 et 19,99 euros les 25 pour Relay, 9,99 euros les 10 pour Le Kiosk. «Le forfait est un modèle particulièrement adapté au mode de consommation du numérique», souligne Ari Assuied.
Au premier semestre, Relay, filiale du groupe Lagardère, représentait une part de marché de 44,6%, selon l'OJD, contre 33% pour Le Kiosk, en nombre d'exemplaires vendus. Seul kiosque virtuel à proposer les quotidiens nationaux en plus des magazines, Epresse a doublé sa part de marché, à 7,8% au premier semestre. Après des packs sport et économie, il lançait au début de l'été une offre très compétitive: 15 titres pour 10 euros. Pari gagnant: en août, 40 000 exemplaires ont été téléchargés, deux fois plus qu'en juin. Le kiosque lancé par la presse régionale en 2010 revendique pour sa part 20 000 à 25 000 téléchargements par mois.

«L'activité B to B commence à se développer, à travers des bouquets de titres créés pour les entreprises», explique Philippe Jannet. «Nous voulons nous diversifier sur le livre numérique et aborder le créneau des tablettes low cost», assure Aymeric Bauguin, directeur général de Relay.com, qui commercialise dans ses points de vente une tablette Bookeen au prix de 159 euros. Les kiosques numériques ont un boulevard devant eux.

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