Dossier événementiel

Description

Avec plus de 7,5 milliards d'euros de retombées économiques, les foires, salons et congrès représentent une activité majeure pour la France, avec un grand nombre d'emplois à la clé. Mais si l'Hexagone et sa capitale sont toujours au premier plan, avec 28 % de l'offre européenne de centres de congrès et 25 % de la capacité d'accueil, elles sont de plus en plus concurrencées. C'est le constat établi en janvier dernier par le député Jean-Paul Charié dans son rapport parlementaire sur le développement en France des foires, salons et congrès. Son but : mobiliser l'ensemble de la filière (acteurs directs et indirects, publics et privés) afin de pérenniser et développer cette activité.
Car il s'agit de faire face à la concurrence internationale de villes comme Barcelone, Vienne, Hambourg, ou de capitales de pays de l'Est telle Budapest. Ce sujet, qui a mobilisé le gouvernement, en particulier les ministres délégués au Tourisme, Léon Bertrand, et au Commerce extérieur, Christine Lagarde, a débouché sur un certain nombre de propositions : création d'un comité de pilotage représentant la ­filière dans toute sa diversité, lancement d'une campagne de promotion avec le soutien de l'Agence française pour les investissements internationaux et de Promo Salons. Un budget de 200 000 euros a été débloqué pour l'année 2006, montant qui sera accru de 50 % en 2007.

« Paris doit se réveiller »

Sur le marché français de l'organisation d'événements, la prépondérance de l'Île-de-France reste entière puisque la « région capitale » accueille près de 80 % de l'activité nationale des foires, salons et congrès, attirant 44 millions de visiteurs. Cette activité représente plus de 50 % du chiffre d'affaires du secteur de l'hôtellerie, et près de 600 000 emplois. Selon la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), ce sont près de 4,5 milliards d'euros de retombées économiques directes et indirectes qui sont générés.
En Île-de-France, deux poids lourds occupent une place quasi hégémonique dans l'univers des sites d'accueil que sont les parcs d'exposition (grands espaces modulables) et les centres de congrès (sites personnalisables pour des événements à taille humaine). On trouve d'abord Paris Expo, filiale de la société immobilière et commerciale Unibail, qui regroupe sept sites de la capitale dont celui de la porte de Versailles, et occupe le premier rang des parcs français et le quatrième des parcs européens. Chaque année, plus de 200 salons, congrès et événements y attirent plus de 6 millions de visiteurs du monde entier. Mais Paris Expo, c'est aussi le Cnit La Défense, le Carrousel du Louvre, le Palais des sports, l'Espace Champerret, Coeur Défense et l'Espace Grande Arche. Autre acteur majeur parisien : la CCIP, actionnaire unique des sociétés d'exploitation de Paris-Nord Villepinte et du Bourget, des palais des congrès de Paris et de Versailles.
Paris Expo, qui a travaillé son positionnement en partant du client, propose une offre diversifiée organisée par segment avec une logique multisite. « Globalement, un client a tous les sites à sa disposition en fonction du calendrier et de son positionnement », explique Renaud Hamaide, directeur ­général de Paris Expo. Pour rester dans la course et se hisser au niveau des autres parcs européens, dont les équipements sont généralement plus modernes car plus récents, la société a engagé un vaste programme d'investissements. Celui-ci concerne la porte de Versailles (modernisation des halls, amélioration de l'accueil, programme de design environnemental), le Cnit, qui sera en travaux du 1er avril au 30 septembre 2007, ainsi que l'Espace Champerret.
Pour peser également davantage face à l'international, les quatre sites gérés par la CCIP ont conclu une alliance sous l'appellation « The Leading Venues of Paris », afin d'apporter une offre unique et complémentaire. « La politique de la CCIP est de laisser vivre les identités de chaque site tout en leur permettant de travailler ensemble, commente Véronique de Chantérac-Lamielle, directrice générale des palais des congrès de Paris et Versailles. Paris doit se réveiller, c'est un véritable enjeu économique. » En 2005, toujours dans l'optique de renforcer l'attractivité de la région Île-de-France, la société d'exploitation du Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte s'est rapprochée de Comexpo, organisateur de salons. À la même époque, Unibail faisait l'acquisition d'un autre organisateur de salons professionnels, Exposium.
Sur l'ensemble du territoire, les chambres de commerce et d'industrie gèrent 55 palais des congrès (y compris Paris). De façon générale, le foncier, et parfois les bâtiments, reste le plus souvent la propriété des collectivités locales ou des chambres de commerce et d'industrie. Pour l'exploitation, en revanche, différents régimes coexistent. « La plupart des parcs d'exposition s'équipent en salles de réunion et la plupart des centres de congrès développent des surfaces d'exposition », constate Anne Arsault-­Mazières, directrice de l'association Foires, salons et congrès de France. Il faut donc aussi apporter une qualité de service à la clientèle d'affaires (exposants et visiteurs) : esthétique, climatisation, facilité d'accès et de circulation, organisation de la logistique à l'arrivée des produits, Wifi, salles de réunion équipées, etc. « Tout doit être fait pour faciliter la vie de l'exposant et le parcours du visiteur », poursuit-elle.
Remplir les parcs d'exposition en dehors des manifestations professionnelles constitue une autre priorité des opérateurs du secteur. C'est pour cette raison qu'ils s'attaquent à d'autres segments de marché : clientèle d'entreprise en direct, spectacles, voire clientèle privée (mariages...). « En région, la plupart des parcs d'exposition font office de salle de spectacles », commente Anne Arsault-Mazières.

Efforts de communication

C'est également l'équation à résoudre pour le Stade de France, qui doit vivre en dehors des grandes rencontres sportives. « Le Stade de France est un site à mi-­chemin entre un palais des congrès et un parc d'exposition. C'est un véritable centre d'événements d'entreprise », décrit Olivier Chandes, responsable des événements d'entreprise au Stade de France. Sa signature le proclame : « Le Stade de France, le nouveau ­palais de vos congrès et expositions ». Au programme : une moyenne de 200 événements d'entreprise par an, chiffre qui peut monter jusqu'à 250. Cette activité a progressé de 28 % entre juin 2005 et juin 2006. Pour tenir la distance, il faut rénover, investir, nouer des partenariats, communiquer de façon soutenue. Et surtout innover : un amphithéâtre de 5 000 places a été inauguré en juillet dernier et le Stade s'est doté d'une piste de karting... Bref, se donner les moyens de ses ambitions.
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