L'institut Médiascospie a soumis à un millier de Français quelque 213 mots du domaine sportif. En ressortent deux perceptions du sport, plutôt inscrites dans le temps, et antagonistes.

Le sport est un phénomène culturel de masse et, en tant que tel, véhicule beaucoup d'idées et de valeurs, positives ou négatives. Pour mieux cerner l'image que s'en font les Français, le ministère des Sports a demandé une enquête à l'institut Médiascopie, publiée ce mercredi 1er juin par le quotidien gratuit Metro.

 

Intitulée «Les Mots du sport», cette enquête repose sur un ensemble de 214 mots, qui ont été soumis à un échantillon représentatif de 1000 personnes. Chaque mot ou ensemble de mots a été apprécié (et noté sur 10) selon deux critères: dans quelle mesure évoque-t-il quelque chose de positif, et dans quelle mesure sera-t-il présent dans le futur.


Les mots récoltant les meilleures notes, à la fois dans l'appréciation et dans la perspective d'avenir, sont ceux en rapport avec le bien-être et le social. Ainsi, «développer l'accès aux activités sportives pour les personnes handicapées» (8,1/10 pour l'appréciation et 7,2/10 pour la perspective), «les bienfaits du sport sur la santé» (8 et 7,3) et «rester en forme» (8 et 7,2) composent le trio de tête. Comme on pouvait s'en douter, ce que les Français aiment dans le sport et ce qu'ils pensent (espèrent?) y retrouver davantage à l'avenir sont ses valeurs et sa morale - l'idée selon laquelle le sport joue un rôle «d'école de la vie».


Aux antipodes de telles représentations, les «événements autour de l'équipe de France de football lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud» (2,4 et 4) et «siffler la Marseillaise» (1,8 et 4,2) sont les mots qui suscitent le plus grand rejet de la part des sondés, et qu'ils estiment le plus voués à disparaître. Mais d'autres idées, pourtant très mal jugées, sont perçues comme ayant de l'avenir. C'est le cas de «tricher» (1,6 et 5,2), de «la violence dans les stades» (1,5 et 5,4) ou encore des «rémunérations des sportifs» (2,8 et 6,2).

 

Dans le domaine identifié comme relevant du «sport business», le mot «les sponsors» (5,4 et 6,6) est celui qui obtient la meilleure appréciation. A noter aussi que «les médias» (5 et 6,6) et «suivre l'actualité sportive via les smartphones» (4,5 et 6,8), sont globalement en dessous de la moyenne en termes d'appréciation, mais plutôt bien placés en termes de perspectives.


Les Français ont donc globalement une vision du sport à deux vitesses. D'un côté, un sport «professionnel» qui véhicule des images négatives autour de l'argent et de la tricherie, et d'un autre côté, un sport davantage ancré dans la proximité qui, lui, reflète le partage et le bien-être.


On notera certains résultats surprenants, comme le très bon score du groupe de mots «arbitrage vidéo» (7,2 et 7,3), sans doute perçu comme un remède futur à certains maux du sport professionnel. Au rayon des images positives mais évanescentes, on peut trouver «victoire de la France à la Coupe du monde de football en 1998» (7,6 et 5) et l'inoxydable «Jeannie Longo» (6,9 et 4,7).

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