étude

Séparer le bon grain de l'ivraie. Tel est l'exercice périlleux auxquels se livrent, sans même y penser, les internautes qui viennent chercher de l'information sur les réseaux sociaux. Selon les conclusions de la 8e vague de l'Observatoire Orange-Terra femina, réalisée par l'institut CSA, si la prise d'information se fait aujourd'hui très largement sur Internet (sept internautes sur dix déclarent «consulter l'information sur le site Internet des grands médias»), Facebook et Twitter, dont ce n'était pas la fonction première, font désormais partie des incontournables lors d'événements d'actualité.

Certes, Twitter reste encore confidentiel: 8% des internautes français y ont ouvert un compte, alors que le mastodonte Facebook fédère 53% d'entre eux. Mais 15% des internautes déclarent «suivre le compte Twitter d'un proche ou d'une personnalité», une pratique facilitée par la facilité de l'accès aux gazouillis numériques, que l'on peut consulter sans nécessairement être inscrit.

«En suivant les fils Twitter, les internautes ont l'impression de partager le quotidien des journalistes, avec ce déferlement d'informations qui rappelle les téléscripteurs de l'AFP», analyse David Lacombled, directeur délégué à la stratégie des contenus d'Orange. Facebook joue davantage le rôle «du café du commerce, de la conversation à la machine à café».

La part des choses

Quoi qu'il en soit, les réseaux sociaux ont bien modifié la dramaturgie habituelle de l'information. «On l'a bien vu pendant l'affaire DSK, qui a débuté par un tweet, rappelle David Lacombled. Le protagoniste est venu s'expliquer sur un média traditionnel, la télévision, ce qui a clos la séquence d'information. Il y a vingt ans, c'était à la télévision que démarrait une séquence informative.» Même si la défiance règne: «Les internautes ont appris à faire la part des choses. Ils ont conscience que les réseaux sociaux servent de caisse de résonance aux rumeurs…», nuance-t-il. Seuls 2% des personnes interrogées considèrent que l'on «dispose d'une information sérieuse et vérifiée» sur les blogs ou les réseaux sociaux.

De plus en plus drogués à l'information, les «media-addicts» seraient-ils encore davantage consommateurs de «mal-info», comme le sociologue Denis Muzet le remarquait dès 2004? Pas forcément. Dans cette frénésie du tout-info, ce sont les médias traditionnels qui tirent leur épingle du jeu car c'est majoritairement à eux que l'on fait confiance quant à la véracité de l'information. Le buzz ne remplace pas le scoop.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.