Etude
Lors du Digital World Summit, qui se tenait le 16 mai au Palais Brongniart, l’Idate esquissait divers scénarios sur l’évolution des télécoms à l’horizon 2025.

Lors de son Digital World Summit, qui se tenait ce mardi 16 mai au Palais Brongniart, l’Idate (anciennement Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe) a esquissé plusieurs scénarios sur l’évolution des modèles de l’internet et des télécoms à l’horizon 2025. Deux secteurs marqués par des tendances fortes, à commencer par l’arrivée de nouveaux acteurs, comme Uber face aux taxis, qui n'ont pas la même culture que les acteurs traditionnels, et par «la convergence, la fusion entre plusieurs acteurs, comme dans les télécoms», résume Yves Gassot, directeur général de l’Idate.

«Dans les télécoms, le mouvement de consolidation est inévitable pour sortir de la guerre des prix et pour réguler l'intensité de la concurrence: on est en train de passer de quatre à trois acteurs sur l'ensemble des grands marchés européens», poursuit-il. Et de citer les discussions en cours entre Liberty Global et Vodafone.

En fin de matinée, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, allait dans le même sens: «Dans les grands marchés, hors de l'Europe, il y a beaucoup moins d'opérateurs. Et beaucoup de consolidation. La Grande-Bretagne est ainsi passée de cinq à trois opérateurs. Pourquoi diable cette logique de consolidation ne serait pas à l'œuvre en France? Je pense que le marché français est plutôt dimensionné pour un marché à trois, notamment compte tenu des investissements qui sont nécessaires.»

En prenant en compte ces tendances, l’Idate a imaginé trois scénarios esquissant l’évolution du paysage des télécoms à l’horizon 2025:

1- La «commodisation». L’institut imagine un avenir où les pure players s’imposent en contrôlant la distribution des offres et en achetant de la connectivité en gros aux opérateurs, «ces derniers étant relégués au statut de simples fournisseurs de tuyaux, avec des revenus en recul», résume Didier Pouillot, directeur du département des analyses industrielles de l'Idate.
2- La «connectivité enrichie». Les opérateurs télécoms ont investi «dans l’intelligence du réseau: ils peuvent fournir des services de connectivité enrichie, par exemple pour les objets connectés, ainsi que des services performants -de facturation, authentification, géolocalisation, ciblage publicitaire…- pour les développeurs d’applications», poursuit Didier Pouillot. Un tel scénario prend un relief particulier alors que les réseaux de bas débit pour objets connectés se multiplient, entre ceux des start-up Sigfox (où Samsung vient de prendre des parts), Qowisio et Actility, dont Bouygues Telecom est partie prenante.
3- La «boutique numérique». L’Idate imagine l’émergence de puissants opérateurs, souvent multinationaux, qui s’appuient sur la taille de leur parc d’abonnés pour assurer eux-mêmes la distribution des nouveaux services et applications numériques, développés ou non par eux-mêmes. «Ils interviennent de tout leur poids dans des domaines aussi variés que la vidéo et la musique, la finance, la santé, l’énergie, la sécurité, l’éducation, l’aménagement urbain, les transports…», selon l'Idate.

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