Mice. La crise a modifié durablement les habitudes des rencontres professionnelles sur le marché du tourisme d’affaires. Le point sur les principales évolutions.

Depuis 1991, Coach Omnium réalise en partenariat avec le salon Bedouk une étude annuelle sur la demande du marché français du tourisme d'affaires de groupes. En 2015, une  légère progression du volume d’affaires (8,2 Md€, +1,2%) a été observée, confirmant une activité en dents de scie depuis 2009 : « L’absence de visibilité est devenue la règle et toute prévision conjoncturelle est désormais impossible à établir, estime Marc Watkins, président de Coach Omnium. Mais les entreprises ont toujours besoin de faire passer des messages, donc de réunir les gens : les éléments recueillis depuis le début de la crise en attestent, c’est un media irremplaçable. » Sans surprise, les séminaires ont continué à occuper une place prépondérante en 2015 tandis que les conventions et les congrès chutaient. Globalement, le nombre d’opérations organisées diminue (moins de 3 pour la moitié des répondants) et le temps qui leur est consacré est de plus en plus court avec une majorité de réunions d’une journée, voire d’une demi-journée. Conséquence logique de cette concentration, les hôtels perdent des parts de marché au profit de lieux originaux ou de caractère. On réunit aussi moins de participants en veillant à optimiser les temps de transports. Enfin, les activités périphériques (ludiques, culturelles ou sportives) sont les premières victimes de cette nouvelle austérité : partie intégrante de trois-quarts des manifestations il y a dix ans, elles ne concernent plus que le quart d’entre elles. « La crise a modifié durablement les habitudes », résume Marc Watkins.

En revanche, les opérations à caractère événementiel et de stimulation ou de récompense ont repris des couleurs, attestant des efforts consentis par les entreprises pour susciter l’intérêt de leurs clients et dynamiser leurs équipes commerciales. Les agences spécialisées MICE en ont profité : 89% de celles qui ont été interrogées par Coach Omnium se sont déclarées satisfaites de leur activité en 2015, contre 18% seulement en 2014, même si elles se plaignent de délais toujours plus courts, d’interlocuteurs toujours plus pressés et de difficultés à fidéliser dans un contexte de mise en concurrence systématique. Autre grande tendance : la digitalisation des événements dans un esprit hybride. Visio-conférences intégrées aux réunions physiques, applications de messageries pour permettre une interaction en direct (poser des questions, donner un avis, commenter une intervention) et  « engager » davantage les participants, recours à la vidéo et au live streaming pour retransmettre une manifestation en temps réel sur les réseaux sociaux et augmenter sa résonance sont autant d’outils techno qui se sont banalisés ces deux dernières années, réinventant les contenus des rencontres professionnelles. Et ce n’est probablement qu’un début puisque, selon la prestigieuse université américaine de Stanford, près de 15000 start-up réfléchissent actuellement à ce qu’elles pourraient apporter comme « disruption » aux métiers de l’événementiel !

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