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Le groupe Metro International, qui a passé au crible les habitants des grandes villes du XXIe siècle, publie son premier «Metropolitan Report». Au cœur de cette mosaïque d’individus, le Parisien passe pour un métropolitain pas comme les autres.

Ruche du monde moderne, la métropole fascine autant qu'elle révulse. Cette relation complexe et intense entre l'habitant et sa ville, le groupe Metro International, propriétaire du gratuit distribué dans vingt villes du monde, l'a disséquée dans une étude inédite baptisée «The Metropolitan Report», réalisée en ligne du 18 janvier au 22 février auprès de 15 000 individus façonnés au quotidien par la vie urbaine.

 

Première du genre, cette étude à laquelle participent des experts de tous bords, donnera lieu chaque année à une nouvelle enquête internationale.

 

Le métropolitain s'épanouit-il autant que sa cité éparpillée et influente? Missionné par Metro International, le cabinet d'études suédois United Minds, qui a dirigé l'enquête, a jeté ses filets sur trente métropoles du monde, sur la base d'un échantillon de 500 personnes âgées de 18 à 49 ans, inscrites au Metropolitan Panel. Aux vingt têtes de pont couvertes par le quotidien gratuit (New York, São Paulo, Hong Kong, Madrid, Stockholm, entre autres), le cabinet a ajouté dix villes. Parmi elles, Pékin, Séoul, Tokyo, Sydney ou Cape Town, en Afrique du Sud. En somme, les nouvelles places fortes des économies émergentes. «La Chine, seule, comptera 221 villes de plus d'un million d'habitants en 2030», souligne le rapport.

 

Un fort sentiment d'appartenance

Premier enseignement, sur ce marché des métropolitains, les sirènes du pessimisme n'ont pas cours: 73% d'entre eux envisagent leur avenir de manière positive, et même davantage auprès du panel parisien (74%). Le mouvement et la quête de défis les rassemblent également. À tel point qu'à l'international, le travail devient un moyen de s'accomplir: 62% de métropolitains avouent qu'il est «une partie d'eux-mêmes». L'activité professionnelle permet de prouver «créativité, ambition et intelligence», indiquent les habitants des grandes villes. Par jour, les métropolitains passent d'ailleurs 8,28 heures en moyenne au travail. S'y rendre leur demande un effort, puisqu'ils passent en moyenne 1h40 quotidiennement dans les transports. C'est ainsi qu'à Tokyo, les rames des métros brassent 3 milliards de passagers par an.

 

En même temps qu'un nouveau dynamisme, de nouvelles identités se forment. Un fort sentiment d'appartenance se développe dans ces «villes-mères», selon l'étymologie, nourrissant ses habitants de progrès et d'échanges ininterrompus. Ainsi, à São Paulo, 49% des personnes interrogées ne peuvent s'imaginer vivre ailleurs que dans une grande ville ; et Bombay, la tentaculaire, est-elle la reine de l'identité urbaine, avec 75% d'individus qui s'y reconnaissent. Sur le panel londonien, 68%, se sentent davantage «at home (chez eux)» dans une grande ville que n'importe où ailleurs.

 

«C'est la mondialisation qui a remis en selle les grandes villes. Avant, on s'intéressait plus aux petites villes et à leur qualité de vie», explique Guy Burgel, professeur à l'université Paris-Nanterre où il dirige le laboratoire de géographie urbaine.

 

Mais si ce sentiment d'appartenance est ressenti à 67% à l'international, comme ADN du métropolitain, il est moins identifié à Paris (63%), qui, comme le rappelle Guy Burgel, est d'abord «une agglomération de villes». Ainsi, les Parisiens préfèrent d'abord se percevoir comme «citoyens du monde», une idée plus marquée qu'à l'international (68%, contre 60% dans le monde).

 

«La conscience du métropolitain dépend de la forme politique qui la dirige. En France, la politique francilienne est faible ; du coup, l'identité du Francilien l'est aussi», pose le géographe. D'autant que, tout métropolitain qu'il soit, le Parisien, dit «intra-muros», jouit d'un tout autre mode de vie et donc d'une tout autre identité que son voisin des banlieues.

 

Santé, amour et culture : des valeurs sur Seine

 

Si prospérité et bonheur sont facilités au cœur de la métropole, la perception qu'en ont les Parisiens est elle aussi bien différente. Dans la Ville lumière, le bonheur passe par un mode de vie respectueux de l'environnement, une relation stable et une solide culture générale. Mieux, sur les critères de satisfaction générale (vie, santé, carrière), les Parisiens sont invariablement au-dessus de la moyenne avec 66% de satisfaits, contre 61% à l'international.

 

Ailleurs, c'est la réussite individuelle qui est facteur de bien-être. Viennent ensuite la culture générale et la réussite de la carrière. Mais surtout, il faut «respirer la confiance en soi», une valeur qui n'arrive qu'en neuvième position au classement parisien.

 

À Paris, le fait de trouver son équilibre n'est pas nécessairement lié au travail. Ainsi, selon les 500 Parisiens interrogés, être en bonne santé est une priorité (58%), contre 46% à l'international. De même, trouver l'amour est primordial pour 46% de Parisiens, contre 31% dans le reste des métropoles. Comme heureux dénouement, le fait d'avoir des enfants est classé au troisième rang dans l'échelle de valeurs du métropolitain parisien, ce désir n'arrivant qu'en cinquième position à l'international. Enfin, Metro France relève que les Parisiens valorisent davantage la relation aux autres.

 

Côté loisirs, les Parisiens fréquentent davantage les lieux culturels que les autres. Ainsi, 56% soulignent le dynamisme culturel de leur ville. Selon l'étude, la moitié des Parisiens se rend au cinéma au minimum une fois par mois, contre 39% à l'international.

 

Néanmoins, côté divertissement nocturne, Paris est absente du classement des «villes qui ne dorment jamais», dont le leadership est assuré par Séoul, New York, São Paulo, Tokyo et Prague, selon les remontées du panel mondial.

 

Technophiles et avides d'infos

C'est sur les nouvelles technologies que les Parisiens sont hyperactifs. Ils naviguent davantage sur Internet quotidiennement, pour 63% d'entre eux, contre 57% à l'international. Boulimiques d'information, 72% ont déclaré qu'être bien informé «fait partie de leur personne» (67% à l'international).

 

La population parisienne est aussi friande de nouvelles technologies. Ils sont 53% à utiliser leur smartphone pour lire les news tous les jours. La discussion du café du commerce se poursuit aussi sur Internet. Les Parisiens sont en effet plus présents sur le réseau Facebook (92%) qu'à l'international (86%).

 

Alors que le groupe de presse revendique 21 millions de lecteurs chaque jour dans le monde, le quotidien gratuit justifie sa démarche: «C'est en connaissant nos lecteurs que nous pourrons fournir le savoir dont vous avez besoin pour affûter vos stratégies de communication à travers eux», affirme le PDG de Metro International Per Mikael Jensen. En France, Metro, veut montrer «combien nous sommes les experts de notre propre cible».

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