Dossier internet
Les étudiants de ces établissements d'enseignement spécialisés dans l'Internet ne sont pas encore arrivés sur le marché du travail. Ils sont pourtant déjà très prisés. État des lieux.

Article initialement publié en avril 2014 dans le cadre du dossier Emploi & formation : les secrets des cursus anticrise

 

Des étudiants recrutés avant la fin de leur formation, des indemnités de stage qui s'envolent et des offres de stages qui pleuvent... Trois ans après le lancement de la première école du web, l'école européenne des métiers de l'Internet (EEMI), installée au Palais Brongniart par ses trois fondateurs Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (ex-Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Vente Privée), l'engouement des recruteurs pour ces profils est toujours fort.

Ces établissements sont de plus en plus nombreux : il y a donc l'EEMI, mais aussi Sup'Internet (Groupe Ionis), Sup de Web (MediaSchool group) ou encore la Web School Factory (réseau Studialis). Ces écoles affrontent en outre d'autres concurrents parmi les cursus classiques : depuis trois ans, toutes les écoles de communication et de marketing créent des programmes dédiés au digital. Sans que cela fasse d'ombrage aux pure player de l'enseignement du Web.

 

De nombreuses preuves d'amour

 

Les preuves d'amour vis-à-vis des étudiants de ces écoles ne manquent pas : « À Sup Internet, nos soixante étudiants de troisième année ont reçu 195 offres de stages, une vingtaine d'offres de CDD et CDI, et deux d'entre-eux sont déjà embauchés avant la fin de leur stage », se félicite Fabrice Bardèche, vice-président exécutif de Ionis Education Group. Chez Sup de Web, pas d'inquiétudes non plus du point de vue de l'insertion : « Je reçois une quinzaine d'offres de stages par jour, même le dimanche, sourit Stéphane Bitton, directeur de Sup de Web. En tout nous avons collecté 1000 offres de stages pour 120 étudiants depuis le début de l'année. Et cinq de nos élèves ont été embauchés en CDI avant la fin de leurs études. »

 

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À l'EEMI non plus, l'enthousiasme ne retombe pas : « Nous avions 200 étudiants en deuxième et troisième année à placer en stage et nous avons réceptionné 750 à 800 offres », se réjouit Stéphanie de Kerdrel, la directrice de l'EEMI. Cet attrait pour les écoles du Web se retrouve aussi à la Web School Factory : « Je reçois entre 15 et 20 offres de stages par semaine, pour mes 100 étudiants, en première et deuxième année, dit Anne Lalou, la directrice de l'école. J'ai aussi une proportion importante d‘étudiants auto-entrepreneurs (20 à 25 %), qui sont déjà sollicités sur des missions. »

 

Une logique de multi-activité à laquelle les écoles doivent s'adapter : « Nous avons huit étudiants qui sont stagiaires et ont par ailleurs pris le statut d'auto-entrepreneur, afin de répondre à des missions pour des entreprises», confirme Fabrice Bardèche.

 

Des stages de mieux en mieux indemnisés

 

Autre indicateur de cet intérêt des employeurs pour ces profils : le niveau des indemnités de stages. À Sup Internet, les étudiants de troisième année perçoivent 1545 euros net par mois, en moyenne. Selon les spécialisations choisies, cela varie : 1350 euros (design), 1416 euros (e-business) et 2000 euros (développement Web). À l'EEMI, les fourchettes de rémunération des stagiaires en troisième année, oscillent entre 800 et 1200 euros par mois.

 

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L'allongement de la durée de la formation est également une tendance intéressante. La plupart des cursus ont été créés pour répondre à une demande des employeurs du Web qui désirent disposer de professionnels rapidement formés aux nouvelles techniques d'Internet. Il devait donc s'agir au départ plutôt de filières courtes : bachelor maximum (soit trois années). Or, toutes les écoles ont tendance aujourd'hui à donner une suite à leurs programmes.

 

 «Nous avons déjà deux masters - start-up digitale et e-commerce - et un troisième, "mobile factory", va ouvrir en septembre prochain », explique Stéphane Bitton de Sup de Web. L'EEMI a noué un partenariat avec Grenoble École de Management (GEM) pour créer, en octobre dernier, un master baptisé « Manager des systèmes d'informations, parcours Web » (accompagnement et pilotage de projets d'entreprises, de transformation).

 

En quatre ans, une chose a changé : la plupart des grands groupes se sont lancés dans un projet transformation digitale. Du coup, de nouveaux débouchés s'offrent désormais aux étudiants de ces écoles, au-delà des seuls pure player du Web...

 

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