En 2003, le groupe PSA Peugeot-Citroën lance un système d'appel d'urgence dans ses véhicules. Connecté au cloud, ce service permet d'appeler les secours en cas d'accident. «Une première européenne en matière de connectivité dans le secteur automobile», selon le groupe. Onze ans après, les voitures sont devenues quasiment toutes connectées, permettant notamment de relier un smartphone à un écran tactile intégré via une puce intégrée, un port USB ou Bluetooth. «Pour des raisons sécuritaires, certes, mais aussi à des fins de confort et de guidage automatique», développe Laurent Renard, directeur marketing en charge des fonctions transversales au sein du groupe Renault, qui propose plusieurs services de connectivité: R & Go, Media NAV et R-Link. Pour ce faire, de nombreux partenariats entre constructeurs et éditeurs de logiciels ont été signés. Si Google travaille avec Audi, Honda, Hyundai ou General Motors, Apple a signé un accord avec Mercedes-Benz et Nissan tandis que Ford vient de passer un accord Orange.
Outre des services désormais (presque) classiques, comme la musique par commande vocale ou la recherche du meilleure itinéraire, les constructeurs commencent aujourd'hui à fournir des informations au conducteur pour optimiser sa conduite, la rendre plus écocitoyenne. «Ce coaching de conducteur est rendu possible grâce aux données du véhicule. Ce service pourra également intéresser les assureurs, qui voudront voir comment leurs clients conduisent et proposer des offres tarifaires modulées en fonction de leur conduite», détaille Laurent Renard.
Communiquer avec l'extérieur
Mais la connectivité se développe également entre la voiture et son environnement extérieur. «Des fonctions comme le “car-to-car”, qui feront dialoguer les voitures entre elles, devraient bientôt être proposées. Ces technologies pourraient par exemple prévenir qu'une voiture arrive en face alors que le conducteur ne la voit pas encore, et de ce fait, anticiper le freinage, annonce Thierry Le Hay, responsable innovation et systèmes embarqués de PSA Peugeot-Citroën (qui propose Peugeot Connect Aps et Citroën Multi City Connect). Les voitures pourront aussi dialoguer avec les infrastructures, ce qui sera utile en arrivant dans des zones de chantier pour que le véhicule ralentisse. C'est un ensemble de fonctions qui participeront à la sécurité.»
La communication entre voiture et infrastructures est d'ailleurs aujourd'hui en phase de test dans l'Hexagone. En février dernier, le ministère délégué aux Transports a lancé une expérimentation de routes et véhicules connectés en Ile-de-France, sur la rocade bordelaise et sur les routes départementales de l'Isère. Au total, 3 000 voitures connectées (Renault, Peugeot et Citroën) communiqueront avec ces routes via des bornes et des récepteurs Wi-Fi.
Si tous les constructeurs se sont lancés dans la course à la connectivité (Audi avec Audi Connect, Ford avec Sync 2, Volkswagen avec Car Net, etc.), ce marché n'en est qu'à ses prémices. «Pour un constructeur, ça ouvre le champ des possibles avec toutefois le souci de maintenir un niveau de sécurité optimale pour le conducteur, en évitant qu'il détourne son regard de l'axe de la route. Autre souci: le respect de l'intégrité des données», précise Laurent Renard.
A terme, les marques automobiles proposeront des voitures intelligentes, «qui seront connectées et autonomes, prédit Thierry Le Hay. La première étape de la conduite autonome permettra au conducteur, qui restera en position de supervision, de lâcher les instruments de conduite, ce qui arrivera entre 2018 et 2020.» General Motors vient ainsi d'annoncer que certains de ses véhicules seront bientôt équipés d'un système avancé d'assistance au conducteur permettant, dans les embouteillages ou lors de longs trajets, au véhicule de gérer seul la conduite. Regarder un film dans sa voiture qui nous emmenera seule d'un point A à un point B serait donc bientôt réalité!
