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Le pionnier du mobilier urbain a acheté un immense terrain dans les Yvelines en 1969. Un site sur lequel il emploie 800 personnes et reçoit 2000 visiteurs par an. Visite.

«Le cœur de l'homme, éloigné de la nature, devient dur.» Cette phrase, issue de la culture des Indiens d'Amérique du Nord, accueille les visiteurs dès l'entrée du site de JC Decaux, à Plaisir, dans les Yvelines. Les trente hectares de la propriété, à la pelouse vert tendre coupée au millimètre, s'étendent à perte de vue. Les oies et les canards, échappés des étangs, s'y ébattent entre la gentilhommière de la famille Decaux et les bâtiments modernes qui hébergent les diverses activités de l'afficheur.

 

Le site accueille 2000 visiteurs par an et 800 personnes y travaillent. Dès le parking, et au gré de la visite, les petites phrases ponctuent la découverte du lieu: «Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des forces en marche. A toi de les créer et le hasard suivra» (Saint-Exupéry), ou encore «Les braves ne vivent pas longtemps mais les prudents pas du tout» (Richard Branson). Un résumé de la philosophie JC Decaux, dont un totem digital rappelle le cinquantième anniversaire dès l'arrivée au rond-point de Sainte-Apolline.

 

L'histoire de l'empire Decaux

 

Jean-Claude Decaux s'est porté acquéreur des lieux, occupés par un ancien relais de poste et des terrains agricoles, en 1969. Aujourd'hui, l'on y trouve un showroom à ciel ouvert des mobiliers Decaux, qui permet, en creux, de dérouler l'histoire de l'empire Decaux: 1964, invention du concept de mobilier urbain à Lyon, associant service public et publicité; 1972, premiers Mupi (mobiliers urbains pour l'information); 1980, premiers sanitaires à entretien automatique; 1988, seniors déroulants; 2000, premiers écrans plasma dans les aéroports; 2002, premiers vélos en libre-service...

 

Chez l'afficheur, dont les bureaux sont meublés en Knoll et en Norman Foster, s'égrènent les noms des designers et architectes associés : Philippe Starck, Mario Bellini, Patrick Jouin, Martin Szekely, Marc Aurel...  Au-dessus du gigantesque atelier d'affichage, qui traite 150 000 affiches par semaine, les dizaines de designers maison planchent dans des open spaces immaculés, aux bureaux rangés au cordeau.

 

Il règne un désordre plus visible dans le Medialab, unités de recherche et développement : c'est là que s'inventent les mobiliers de demain, qui doivent notamment résister à des conditions climatiques extrêmes, comme les -30 degrés de Mongolie, où JC Decaux a annoncé, en septembre dernier, son implantation en joint-venture avec Trade Development Bank Mediaplus, grande banque mongole. En ressortant, on aperçoit les traditionnelles poubelles Decaux. «On ne dit pas poubelle, on dit "borne propreté"», précise-t-on. Tout un esprit.

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