Certes, personne n'imagine Alain Juppé se transformer en boute-en-train. Mais à vouloir casser son image de candidat des bobos tant raillée par ses adversaires à droite, à commencer par Nicolas Sarkozy, après les entretiens du maire de Bordeaux aux Inrocks et à Society, le favori des sondages a sans doute poussé le curseur un peu loin, côté sobriété, avec son affiche de campagne, abondamment moquée sur le web. A se la jouer «la com', non merci» de façon aussi radicale, Alain Juppé se recolle à la peau une image d'austère et de conservateur «vieille école». Son conseiller Gilles Boyer, patron de l'agence Brainstorm, aurait pu réfréner ce penchant naturel qui s'accommode assez mal avec l'esprit des «réformes courageuses» dont il se réclame.