Le billet

On retiendra de la communication de crise de l’exécutif plusieurs phases. La première, réussie quoiqu’un peu emphatique avec son anaphore «nous sommes en guerre», visait à faire prendre conscience du séisme et à justifier aux yeux des Français le confinement. La seconde consistait à répéter sur tous les tons «nous sommes transparents», alors même que, précisément, une grande opacité régnait sur l’état des stocks de masques et des tests disponibles. Au lieu de reconnaître que notre politique sanitaire nous était dictée par ce qui était accessible (d’où la réservation des masques aux personnels de santé et l’absence de tests systématiques dans les zones à risques), il fut décidé de nier l’évidence : «les masques en population générale ne sont ni nécessaires ni utiles» (Olivier Véran), «il n’y a pas de risque de pénurie» (Sibeth Ndiaye). Ces déclarations ont leur logique pour éviter que les gens ne privent les soignants des rares équipements disponibles mais elles consistent à prendre les Français pour des enfants. Vient le temps d’une autre phase : celle de la communication précise par des spécialistes comme Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Et d’une certaine humilité d’Edouard Philippe pour préparer le déconfinement. Mais un procès est déjà engagé par l’opinion : celui de notre politique hospitalière depuis des années.

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