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Vidéos intimes de Benjamin Griveaux, Carrefour, Système U et Intermarché condamnés pour non respect de la loi Egalim, démission collective de l'Académie des César... Lucie Basch, fondatrice et présidente de l'application Too Good To Go France, qui lutte contre le gaspillage alimentaire, nous livre son point de vue sur l'actualité.

Les vidéos intimes de Benjamin Griveaux  qui le poussent à retirer sa candidature à la Mairie de Paris.

Le niveau du débat politique m’attriste un peu, car je le trouve trop centré sur la vie privée et sur tout un tas d’informations qui le polluent. On est dans l’affrontement permanent. Je remets quelque part en cause le traitement médiatique de cette affaire. Les médias et les citoyens ont un rôle clair à jouer. Refocalisons-nous sur de vrais discussions à quelques semaines du début des élections municipales et ce, de manière constructive.

 

Carrefour, Système U et Intermarché qui écopent d'une amende de plus de 4 millions d'euros par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour « non-respect des règles » lors des négociations avec les fournisseurs de l'agroalimentaire en 2019. 

Je suis étonnée. On a échangé avec ces distributeurs qui sont aussi nos partenaires pendant plus de six mois, au sujet de notre pacte sur les dates de consommation... Ils doivent être irréprochables et surtout exemplaires. La loi Egalim a été votée [en novembre 2018] en France et c'est un vrai symbole. Ces acteurs de la grande distribution ont la volonté de changer et ont déjà mis en place des actions. Mais cela ne suffit pas. Quand est-ce qu’on va arriver à un vrai renouveau des pratiques entre producteurs et distributeurs ? C’est encore le côté faible de l’équation.

 

La direction de l’Académie de César qui démissionne collectivement.

C’est une réelle opportunité, car cela redore l’image de l’institution. Cette démission met en avant le fait que l’Académie a des valeurs et qu’elle veut les incarner et ce, collectivement. Cela annonce aussi une rupture avec la façon dont l’institution fonctionnait avant. Donc c’est plutôt un beau symbole de dire qu’on ne peut plus accepter l’opacité du fonctionnement des César et que, par exemple, un réalisateur comme Roman Polanski soit nominé dans douze catégories.

 

L’annulation du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone en raison du coronavirus.

La santé des citoyens doit être la priorité numéro un, notamment en pleine crise sanitaire mondiale. Faire passer le MWC après l’épidémie me semble un acte tout à fait logique et responsable. J’ai quand même bon espoir que l’événement soit repoussé et non complètement annulé.

 

La liquidation de la start-up Fidzup, après sa mise en demeure par la CNIL. 

Je trouve cela très dommage de voir la liquidation d’une start-up qui était prometteuse. Il est essentiel que les organismes de régulation prennent des mesures pour protéger les intérêts des consommateurs, mais il est aussi essentiel de donner les clés aux start-up et aux entreprises de manière générale, pour coconstruire les bonnes pratiques. C’est très difficile en tant qu’entrepreneur(e) de connaître tous les règles et enjeux. Dans une start-up, on a tout à construire par définition. Le contrôle doit arriver dans une démarche constructive, plutôt que punitive ou accusatrice. Donc c’est vraiment une question d’état d’esprit. Ici, est-ce que la CNIL a agi pour pointer du doigt ou pour trouver des solutions ?

 

Le Salon de l’agriculture qui démarre le 22 février et qui en 2019 avait rassemblé 40 000 visiteurs de moins qu’en 2018.

Pour les consommateurs des grandes villes, l’agriculture est un monde beaucoup trop lointain. Ils sont complètement détachés des producteurs, d’où en partie le problème de notre système agro-alimentaire et du gaspillage alimentaire. Je pense que le Salon de l’agriculture peut encore permettre de recréer du lien et sensibiliser les citoyens. 

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