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Ning Li est l'initiateur du Black For Good, fondateur de la marque de cosmétiques Typology et cofondateur de la marque de mobilier design MADE. Nous lui avons de demandé de commenter six grandes actualités de la semaine.

Le report du Black Friday au 4 décembre.

Le Black Friday consiste à vendre toujours plus au travers de promotions. Dans le cadre du Black For Good, créé l’année dernière en contrepied, nous proposons aux marques de le détourner pour en faire un événement positif et de reverser une partie de leurs bénéfices à une association de leur choix. Make My Lemonade, Vestiaire Collective, TipToe, Même Cosmetics… Près de 80 marques ont rejoint le mouvement. Cette année, le fait qu’il y ait eu autant de débats montre que le Black Friday est devenu incontournable pour les retailers. Avec une connotation un peu négative car la consommation est stimulée par les promotions : on vend davantage et les consommateurs font de bonnes affaires, mais la planète souffre si les produits ne sont pas recyclés, par exemple. Nous proposons un mouvement où tous les acteurs, y compris la planète, peuvent être gagnants.



Le début du déconfinement avec la réouverture des petits commerces.

En tant que marque e-commerce, nous avons été chanceux, nos ventes ont été multipliées par deux pendant le confinement. Il y a une progression par palier : quand le commerce physique est accessible, on constate qu’une partie des consommateurs y vont, tandis qu’une grosse partie reste sur le commerce en ligne, qui augmente maintenant que les gens ont goûté à son côté pratique. Le confinement a été un accélérateur de l’achat en ligne et a, par ailleurs, mis l’accent sur la santé et le choix d’ingrédients sains.



Le passage à tabac de Michel Zecler par la police, d'après une vidéo vue des millions de fois. 

Ce sont des images bouleversantes, qui rappellent le mouvement Black Lives Matter. Sans m’exprimer sur la question des violences policières, cela montre en particulier le poids des réseaux sociaux et le fait que les mauvaises nouvelles circulent souvent plus vite que les bonnes.



La mort de Maradona, icône planétaire du football.

Une icône imparfaite. Il était un joueur très talentueux, on connaît ses comportements dans sa vie personnelle. À l’inverse, Michael Jordan, icône lui aussi, du basket, l’est dans un sens très positif, il inspire sur « comment bien faire les choses ». Deux types de héros. Aussi, c’est la fin d’une époque. Des personnes de mon équipe ne connaissent pas Maradona. Ces personnes seront les décideurs et les consommateurs de demain. Elles auront de nouvelles icônes.



Deux sociétés du groupe Carrefour condamnées à 3 millions d'euros d'amende pour non-respect du RGPD.

Le RGPD est une des réglementations les plus avancées du monde. On y fait référence hors d’Europe car c’est une avancée pour les consommateurs. Mais une réglementation imparfaite. Combien de personnes lisent vraiment les règles qui s’affichent à leur arrivée sur un site ? L’important est de la faire évoluer. L’Europe est championne en la matière, il ne faut pas perdre ce positionnement. Il faut que ce soit non contraignant pour le consommateur.



Promod qui va, après des tests, renforcer la production à la demande, d’après Les Echos.

L’industrie de la mode, comme la cosmétique, fait partie des plus polluantes. Il faut produire pour proposer de nouveaux styles, beaucoup de produits ne sont pas recyclables. Leur fin de vie, notamment, est mal gérée. Cette initiative est bonne, petite - elle ne concernerait qu’une petite partie des ventes - mais elle va dans le bon sens. Lorsque j’ai créé Made.com, tous les produits étaient fabriqués à la demande. Car au-delà de la question des stocks, quand il y a trop, il faut démarquer voire détruire. Cela rogne les marges des marchands. La production à la demande est une bonne façon de résoudre ce problème. Il y a aussi un sujet plus global sur le recyclage.

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