L'actu vue par
Gregory Philipps, correspondant de Radio France à Washington, revient sur les actualités aux États-Unis.

Joe Biden investi président des États-Unis dans une Amérique plus divisée que jamais.

La présidence de Donald Trump a été hors norme et beaucoup d’Américains espèrent maintenant que l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche permette de normaliser la situation. Les États-Unis font face à une triple crise : politique, avec ce qu’on a vécu au Capitole, sanitaire, avec le Covid (on arrive au bilan de 400 000 morts), et économique. Une bonne partie des Américains espèrent que Joe Biden va remettre les choses en ordre. Pour autant, 68 % des électeurs de Trump considèrent que l’élection a été volée et que Biden n’est pas un président légitime. Les débuts de sa présidence vont donc être très compliqués.



Washington barricadé par crainte des violences le jour de l’investiture.

La capitale fédérale est en état de siège. Il y a 2,5 fois plus de soldats déployés dans les rues que pour une investiture normale. Biden entame sa présidence dans un climat totalement hallucinant. Et même si les appels à manifester n’ont pour l’instant donné lieu à aucun incident, alors même que le FBI a relevé des appels à des manifestations armées, les autorités ont alerté sur la possibilité d’une attaque venant de l’intérieur. Les 25 000 réservistes de la garde nationale déployés vont donc être surveillés de près.



Le revirement de Fox News vis-à-vis de Donald Trump.

Ce revirement a été visible à l’antenne le 6 janvier, quand la chaîne a arrêté de diffuser le meeting de Donald Trump sur la pelouse de la Maison Blanche, où il appelait ses partisans à marcher sur le Capitole. Même Fox News, qui a un temps surfé sur cette théorie du vol de l’élection, a fini par faire marche arrière. De la part de Trump, on a noté une désaffection envers cette chaîne, avec des appels à regarder OAN (One America Network), un média très confidentiel beaucoup plus à droite que Fox, ou le groupe de médias Newsmax. Derrière cette tentative de Trump d’orienter les Américains vers d’autres médias, il y a aussi peut-être le projet de créer sa propre chaîne télé.



La place que vont devoir trouver des journaux comme le New York Times et le Washington Post maintenant que Donald Trump n’est plus au pouvoir.

Ça va être compliqué pour ces journaux. Fin décembre, le New York Times a publié sa première une en quatre ans sans qu’apparaisse le nom de Donald Trump. Il va falloir s’habituer à ça. Après avoir vécu quatre ans de bras de fer dingue avec Donald Trump, période pendant laquelle le New York Times a connu une forte croissance avec aujourd’hui plus de 7 millions d’abonnés, ce journal comme le Washington Post vont devoir poursuivre sur cette lancée avec une présidence plus normale. Ils sont en train d’essayer de réinventer quelque chose dans un contexte économique très compliqué pour la presse.



Les réserves émises après la fermeture des comptes de Donald Trump sur Twitter et Facebook.

Cette décision de Twitter et Facebook sème le trouble, d’autant que les réseaux sociaux ont une lourde responsabilité dans la diffusion des fake news ces dernières années. Mais il ne faut pas minimiser l’impact de ce qu’il s’est passé au Capitole. Le procès en destitution permettra de savoir si Donald Trump est condamné pour ça. C’est un épisode qui a, en tout cas, été un marqueur fort de sa présidence et c’est ça qui a entraîné la fermeture de ses comptes Twitter et Facebook. Pour les dirigeants de ces plateformes, ce feu d’artifice final a été l’élément de trop.



L’avenir de TikTok aux États-Unis.

Pour l’instant, TikTok est sauvé, avec la suspension des décrets l’interdisant. Reste à voir quelles relations l’administration Biden mettra en place avec la Chine, et sur ce point, c’est possible que Joe Biden s’inscrive dans la continuité de Donald Trump.

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