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«Le numérique reste notre parachute de secours»
09/10/2008 - par Entretien : Alain DelcayreDavid Jones, directeur général d'Havas et PDG d'Euro RSCG Worldwide, évoque les conséquences de la crise actuelle sur le marché publicitaire et sur l'avenir du groupe.
Quelles peuvent être les conséquences de la crise financière sur le marché publicitaire?
David Jones. Les deux prochaines années seront difficiles pour tout le monde. Mais la révolution numérique en cours devrait être notre parachute de secours. Sans compter qu'en période de crise, les marques et les entreprises doivent communiquer, quand elles n'y sont pas contraintes pour faire face à des mises en cause directes et à l'exacerbation de la concurrence.
Vous ne semblez pas très inquiet...
D.J. La vraie question pour nous comme pour nos concurrents est de savoir si l'Asie sera touchée. Là, la crise sera plus brutale. La croissance de nos métiers est largement soutenue par celle de cette région. Havas emploie en Chine plus de 1 000 personnes dans 6 agences régionales et 30 agences locales, sans parler des quelque 33 000 personnes de notre activité «field force» qui font du porte-à-porte pour montrer et faire tester les produits.
En cette période agitée, la position de challenger d'Havas n'est-elle pas un handicap?
D.J. Au contraire, Havas est plutôt bien placé avec un taux de dette faible et un actionnaire stable, Vincent Bolloré, qui voit dans ce secteur un marché dynamique ayant peu de concurrents. Sa présence nous offre un confort appréciable. Nous pouvons investir sans pression de rentabilité à court terme. Ainsi, depuis deux ans, il n'y a pas une seule personne que j'aie souhaité recruter et qui n'ait pas été finalement embauchée.
Avec la crise, le mouvement de concentration ne va-t-il pas reprendre?
D.J. Cela offre en effet des opportunités en termes d'acquisitions, mais plutôt sur des agences locales. Quant au marché des agences «digitales», la démesure des multiples [financiers et comptables] jusqu'alors pratiqués lors des opérations de rachat devrait être revue à la baisse.
Un dossier en tout cas semble piétiner, celui d'Aegis, détenu à hauteur de 29,9% par Havas...
D.J. Vue la forte progression d'Havas Media ces derniers mois, Aegis n'est plus aujourd'hui une urgence pour Vincent Bolloré. C'est devenu plutôt une opportunité à saisir si elle se présente. Si un rapprochement devait se faire, et compte tenu du modèle d'Euro RSCG qui place désormais le numérique au cœur de son activité, Isobar [filiale numérique d'Aegis] nous donnerait une force de frappe unique sur le marché.
Que pensez-vous de la campagne électorale aux États-Unis?
D.J. Je la suis avec d'autant plus d'intérêt que je conseille depuis un an David Cameron [le dirigeant du parti conservateur britannique]. Je regarde avec attention la campagne d'Obama notamment, et évidemment sa stratégie sur Internet.
David Jones, dates clés
9 novembre 1966. Naissance en Angleterre.
1989. Directeur de clientèle chez BDH.
1991. Directeur de clientèle Europe de JWT Paris.
1994. Directeur de clientèle Europe de Lowe.
1994. Directeur de clientèle chez AMV BBDO (Londres).
1999. PDG d'Euro RSCG Partnership Sydney.
2002. Président monde marques d'Euro RSCG Worldwide.
2004. PDG d'Euro RSCG New York.
2005. Directeur général d'Havas et PDG d'Euro RSCG Worldwide.