Pierre Conte, CEO de Group M France et country manager de WPP, revient pour Stratégies sur l'actualité de la semaine

L'échec des négociations autour du rachat de Bouygues Télécom par Orange.

Pierre Conte. Une de nos agences, KR Media, sert avec beaucoup fierté Bouygues Télécom depuis longtemps. Pas de commentaire.

 

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel qui estime qu'il ne lui est pas possible de remplir sa mission après la décision du Conseil d’Etat qui annule sa décision sur Numéro 23, considérant que la fraude n’a pas été démontrée.

P.C. La mission du Conseil d'état est de veiller à la conformité de la lettre du droit. Sur l'esprit, il semblait aussi juste qu'opportun que le CSA tente de faire cesser les spéculations abusives sur la revente des fréquences TNT. Mais l'ironie serait que ce canal finisse dans l'escarcelle de l'audiovisuel public...

 

Bolloré lorgne la télé payante de Berlusconi, Mediaset Premium, après avoir pris le contrôle de Telecom Italia.

P.C. Vivendi s'engage à nouveau dans le double mouvement stratégique imaginé il y a quinze ans par Jean-Marie Messier [ex-président de Vivendi Universal] et Thomas Middelhof, [ex-patron de Bertelsmann]: le rapprochement avec les télécoms et l'internationalisation. Rappelons que ce n'est pas Vincent Bolloré qui a vendu SFR. Dans cet esprit, les mouvements vers Télécom Italia et Mediaset font sens. Le projet d'un Sky méridional pour amortir les meilleures productions et tenter de contrer Netflix et demain, sans doute, Amazon, est ambitieux mais cohérent.

 

Havas qui se défend de favoriser Canal+ en achats d'espaces publicitaires.

P.C. Cette polémique brouille la noblesse du projet Vivendi. Tout le marché sait qu'Havas a toujours favorisé les médias de son groupe. D'abord son journal gratuit, puis D8 et D17 pour mieux monter dans Canal. Aujourd'hui, avec quelque 15% du capital, le groupe Bolloré contrôle opérationnellement Vivendi et ne se cache même pas des multiples passerelles managériales développées avec Havas, dont il détient plus de 60%.La résurrection d'un groupe dominant publicité et médias nationaux serait le retour vers l'obscurantisme pour le marché. Les grands annonceurs vont vite s'en émouvoir.

 

Carat qui table sur une légère reprise des investissements publicitaires en 2016.

P.C. Nos prévisions sont un peu plus prudentes que celle d'Aegis. Notre «This year Next year» anticipe une année quasi étale. Pas étonnant avec un chômage qui ne baisse pas. Mais c'est un score inférieur au taux de croissance attendue. Ce qui veut dire que le ratio pub/PIB va encore baisser en France alors que nous sommes déjà dramatiquement bas.

 

Prisma lance Infonity, une application d'information personnalisée pour lutter contre l'infobésité.

P.C. Prisma est un groupe exemplaire. Son développement digital est puissant et cohérent, sans pour autant, l'empêcher de lancer de nouveaux titres papiers innovants. Avec leurs marques puissantes, leur affinités thématiques et désormais leur puissance data, les meilleurs groupe de Presse peuvent se diversifier dans l'univers digital serviciel sans complexe. Dans le territoire du bien-être notamment.

 

Le MIP TV qui consacre le «pouvoir des fans» et célèbre le mariage des programmes, des marques et des communautés

P.C. Nous découvrons depuis quelques années que les meilleurs contenus engagent encore plus les consommateurs que les meilleures des publicités. On ne parlera bientôt plus de marques médias mais de «médias communautés». Il en est de même pour les programmes qui sont finalement eux-mêmes des marques médias éphémères mais ultravives. Les marques annonceurs doivent apprendre à jouer de ce nouveau contexte mais attention… n'est pas média qui veut.

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