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Vincent Leclabart, président de l'Association des agences-conseils en communication (AACC), voit dans le vote en faveur du Brexit une occasion à saisir pour les agences françaises.

Quelle est votre première réaction suite au vote britannique en faveur du Brexit ?

Vincent Leclabart. La réalité aujourd'hui est que les agences françaises sont souvent dépossédées du «lead» sur les budgets internationaux pour des raisons entre autres de coût sociaux, au profit dans bien des cas des agences britanniques, justement. On peut dès lors imaginer que la France récupère une partie de ces leads. Selon moi, sur cette question, le Brexit n'est pas un problème, au contraire. 

 

Ne craignez-vous pas que le recrutement de talents, en l'occurrence britanniques, soit entravé par les nouvelles règles de partenariat avec l'Union européenne et donc la France ?

V.L. Les talents viennent déjà du monde entier. Certes, la Grande-Bretagne compte depuis longtemps comme l'un des pays les plus créatifs, mais sur ce sujet, ce n'est pas sa sortie de l'Union qui va changer les choses. Le problème est propre à la France, qui a structurellement du mal à faire venir des talents pour des raisons de salaires insuffisants compte tenu de la pression des annonceurs sur la rémunération des agences.  

 

Quelles perspectives se présentent au marché publicitaire dans ce nouveau contexte ?

V.L. Je pense que cela peut aussi être une occasion de bouger pour notre pays, qui a toujours eu du mal à se réformer. Si le gouvernement français est malin, il peut faire en sorte d'attirer vers la France de grands groupes britanniques et internationaux dont les sièges sont installés en Grande-Bretagne. C'est une opportunité à saisir. Et, plus largement, une harmonisation des régles sociales et fiscales au sein de l'Union, qui espérons-le s'accélèrent désormais, peut nous permettre de profiter de la situation. 

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