Numérique
Nommé président de l’AACC Digital depuis février dernier, Grégory Pascal déborde d’énergie et d’idées. Portrait d’un homme qui aime porter des projets et relever des défis.

Il y a dix-neuf ans, Grégory Pascal crée Sensio avec son associé, Fabien Potencier, rencontré sur les bancs de HEC Entrepreneurs. «A l’époque, on ne parlait pas de publicité digitale, mais de multimédia. Il n’en demeure pas moins que le basculement du papier vers le digital commençait déjà à s’opérer», raconte-t-il. Un an après sa création, l'entreprise comptait quinze collaborateurs. Ils sont aujourd’hui deux cents.

Décloisonner

Ingénieur de formation, il a toujours été engagé dans des projets, que ce soit à Marseille, la ville où il a grandi et étudié à l’Ecole centrale, ou ailleurs. Très impliqué au sein de la délégation interactive de l’AACC, il succède à Edouard de Pouzilhac (le nombre de mandats étant limité à deux). Devenue AACC Digital, cette délégation a connu un très fort développement, la preuve en chiffres: 70% des nouveaux adhérents l’ont rejoint au cours des deux dernières années. Grégory Pascal entend continuer à améliorer son rayonnement et poursuivre les échanges entre annonceurs et agences-conseils en communication digitale.

Il souhaite aussi faire souffler un vent de fraîcheur et de nouveauté dans le secteur: «J’aimerai sortir les agences de l’univers de la communication. Les amener à s’ouvrir en se rapprochant par exemple des éditeurs, des start-up, etc. J’ai pour ambition de décloisonner ce monde un peu nombriliste et de renforcer la perception de l’impact des agences digitales sur le marché.»

Passionnel, mais bienveillant

Parmi ses autres combats figure la volonté de créer des champions du digital français. «La French Tech compte de vraies pépites, mais nous ne savons pas nous vendre. Compte tenu des procédures administratives souvent compliquées en Europe, la tentation est grande de traverser l’Atlantique. Heureusement, les politiques semblent avoir perçu l’urgence de préserver notre créativité», témoigne Grégory Pascal. Les mouvements de réinvention permanente de ce secteur le passionnent. Il a d’ailleurs investi dans une vingtaine de start-up.

Il observe que les cartes sont en permanence redistribuées du fait de l’essor des technologies et de la transformation des métiers. Ces derniers sont à la fois plus nombreux et plus complexes que par le passé. «Force est de constater une tension énorme sur les profils digitaux. D’où l’intérêt de les valoriser, mais aussi de repenser les façons de travailler pour attirer les talents, en jouant sur l’aspect collaboratif et la flexibilité», précise-t-il. C’est en tout cas ce type d’ambiance qu’il a voulu pour son agence, où l’on trouve des espaces de détente et où sont régulièrement organisés des petits déjeuners, des soirées, etc., pour mêler, dixit, le «fun and serious». L’esprit de famille, c’est un peu ce qui caractérise son entreprise et il reconnaît d’ailleurs volontiers un management un peu patriarcal. Ses défauts? «Je ne suis pas toujours lisse. J’ai un caractère très passionnel, mais toujours bienveillant», confesse-t-il. Clivant peut être, mais dynamique et fédérateur, incontestablement.

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