La techno superstar aux Cannes Lions, avec la présence des Gafa et une multiplication des récompenses pour les dispositifs technos.
Aujourd’hui la publicité sans le digital ne rime plus à rien. Au sein de la communication, la publicité est le secteur qui a connu le plus de bouleversements ces dernières années. Or les Cannes Lions reflètent la publicité aujourd’hui, il est normal que les catégories et récompenses évoluent. La technologie sous toutes ses formes irrigue aujourd’hui la pub: intelligence artificielle, réalité augmentée, publicité immersive…
Le Grand prix Stratégies de la publicité a été décerné à Intermarchéet l’agence Romance.
C’est tout à fait logique et le prix est amplement mérité. La marque a réussi à raconter une très belle histoire dans un film long de trois minutes. On y croit. Il y a un vrai concept, qui est cohérent avec les valeurs de la marque Intermarché, autour du bien manger, des nouveaux modes de consommation. Le message est crédible, responsable. C’est une très belle réussite virale et cela consacre les nouveaux formats.
Les propos d’Emmanuel Macron à Viva Tech: «la France doit devenir une nation start-up».
S’il y a bien un homme politique qui peut porter ce message c’est Emmanuel Macron. Dans le gouvernement Valls, c’est celui qui a le mieux incarné la révolution digitale, la transformation, les start-up. Il s’inscrit dans la continuité de ce qu’il a fait comme ministre de l’économie. Si la France devient une start-up nation, c’est tant mieux. Pour les communicants c’est aussi une excellente nouvelle: ils vont devoir accompagner cette mue majeure, faire œuvre de pédagogie par rapport à tous les nouveaux usages. Autant de beaux défis pour les communicants.
Les couacs du nouveau gouvernement dans ses prises de paroles et rapports aux médias.
Dans les précédents gouvernements, la parole était démultipliée, entre le président, le 1er ministre, les ministres… Cela donnait une certaine cacophonie. Le gouvernement Philippe a l’air de vouloir mieux maîtriser la parole. Même si cela ne va pas être simple car il y a des figures politiques, comme François Bayrou, qui ont montré leurs velléités de garder une parole libre. Cela a déjà abouti à des couacs dans le cas de Bayrou. Trop de paroles, tue la parole. C’est un contresens complet en termes de communication, qui n’est pas très bien compris par le citoyen.
Les rebondissements, 30 ans après, dans l’affaire du petit Gregory.
C’est terrible, l’emballement médiatique est à nouveau là. En 48 heures, on nous a refait mille fois l’affaire Grégory. Est-ce qu’il faut accepter ça, que la société s’emballe au rythme de l’information?
Votre association, Communication&Entreprise, renouvelle son conseil d’administration et donc son président le 23 juin.
Oui, c’est l’heure du bilan pour moi à la tête de Communication & entreprise. Aujourd’hui nous sommes devenus la principale organisation de communicants, avec 1750 adhérents, soit une hausse de près de 50% de membres en six ans. Parmi eux, il y a 280 directeurs de la communication, et aussi d’autres profils de communicants issus d’annonceurs, d’agences et des indépendants. Il y a clairement une montée en puissance de la fonction communication au sein des organisations.
Après la défiance des années de crise économique et financière, le discours corporate de l’entreprise porte à nouveau ?
Oui, l’entreprise a regagné en confiance, en crédibilité, par rapport à ses publics, en partie grâce à l’action des communicants. Ils ont fait preuve de pédagogie pour recréer le lien de confiance. Il faut dire que les groupes accusés de green ou social washing, en ont fait les frais. Depuis l’entreprise et la notion même de corporate a évolué. D’ailleurs a-t-il encore un sens? Il y a aujourd’hui un rapprochement entre le corporate et les enjeux business. Il faut qu’il y ait de la cohérence dans tous les contenus diffusés.