Nous vous écrivons suite à l’article « Publicis : le prix à payer » paru sur le site de Stratégies le 30 juin. En lisant certains propos, il nous a semblé important au nom de nos équipes, Publicis Worldwide et Marcel, de sortir de notre réserve.
 
Qu’il soit truffé d’erreurs ou qu’il s’appuie sur des témoignages d’anonymes malveillants passe encore, ce qui est inacceptable, c’est qu’il jette le discrédit sur nos agences et sur les équipes qui se battent au quotidien pour leurs idées et pour leurs clients.
Le contre-sens qui est fait nous est extrêmement préjudiciable : il n’a jamais été question que la transformation de Publicis se fasse au détriment de la créativité, et encore moins au détriment des créatifs. Remettre en question notre ambition créative, c’est non seulement passer à côté du vrai sujet, mais également nier les faits sur ce que nous avons accompli créativement ces dernières années :
 
· Publicis Conseil vient de remporter 8 lions avec de vraies campagnes pour de grands clients comme Renault ou Axa, tout en étant également à l’origine de campagnes créatives parmi les plus populaires comme celle d’Orange, films préférés des Français deux années de suite et déclarée «Agence la plus efficace de l’année», l’année dernière.
 
· La création de Marcel est dirigée Anne de Maupeou, sans aucun doute la Directrice de la Création la plus talentueuse en France. Son agence est reconnue comme l’une des plus créatives au monde. Elle a été en 2015 et 2016 première agence française à Cannes et est, depuis six ans la seule agence Française à être restée chaque année dans le top 7 français du festival.
 
· Enfin, le réseau Publicis à Cannes cette année c’est 160 Lions (et non pas 41 comme l’affirme l’article) dont 2 Grands Prix.
 
Par ailleurs l’article croit pouvoir s’exprimer au nom de nos clients mais les seuls qui sont cités, Renault et Accorhotels, n’ont même pas interrogés. Croyez-nous, ni l’un, ni l’autre n’ont comme objectif ultime de gagner des lions à Cannes. Ils attendent surtout de grandes idées capables de transformer leur business grâce à la créativité. 
 
Et pour que cela reste une réalité, nos directeurs de création rencontrent en effet des créatifs, pas particulièrement ceux de BETC : ils font tout simplement leur travail ! Mais non, nous ne triplons pas les salaires pour « faire venir » les créatifs chez nous, sans doute l’affirmation la plus grotesque et la plus préjudiciable de tout l’article, pour des raisons évidentes. Nos salaires sont tout simplement dans la moyenne du marché et à en croire nos derniers recrutements nous n'avons pas de problème d’attractivité.  
 
Maintenant que la vérité sur nos ambitions créatives est rétablie, nous regrettons aussi que vous soyez passés à côté du vrai sujet en n’ayant pas accordé plus d’importance à l’initiative que nous avons prise avec la plateforme Marcel. 
 
Notre marché souffre terriblement, tout le monde s’accorde à le dire. Nos clients font face à de nombreux défis qui nous impactent au quotidien. Nos talents, qui sont notre seul actif, délaissent nos agences pour rejoindre les plateformes. 
 
Nous prenons une initiative qui pourrait contribuer à réinventer une industrie qui, depuis 40 ans, n’a pas changé. Nous avons nos défenseurs comme Jack Dorsey, fondateur et PDG de Twitter qui considère Marcel comme un « Game changer pour notre marché », ou Claire Beale, Global editor-in-chef de Campaign, qui bien que n'étant pas toujours tendre salue notre courage dans son édito du jeudi 29 juin. Nous avons aussi nos contradicteurs et c'est normal dès lors que l'on innove. Et enfin, il y a tous ceux qui espèrent que notre initiative, suivie par d'autres, pourra permettre de réinventer Cannes, pour que ce festival redevienne ce pourquoi il a été créé, célébrer la créativité.
 
Ne devriez-vous pas chercher à comprendre pourquoi la plateforme Marcel peut changer le marché, donner plus de possibilités créatives à nos collaborateurs et plus de valeur à nos clients ? Car il est là le vrai sujet.
 
Imaginez qu’un jeune créatif de 23 ans pourra travailler demain sur la prochaine campagne du Super Bowl aux US, qu'il soit dans nos bureaux à Paris, Bordeaux ou Lille. Qu’un webdesigner à Madrid pourra travailler sur le prochain site de Tesla à San Francisco, qu’un chef de projet digital à Cape Town pourra travailler sur Alibaba ou qu’un jeune directeur artistique au Japon pourra proposer des idées pour la prochaine série limitée de Heineken. C’est cela que nous cherchons à faire avec Marcel. Donner à chacun, où qu'il soit, la possibilité d’exploiter son talent à l'infini pour progresser et être reconnu pour ses idées et sa créativité.
 
Alors, oui il y a un prix à payer comme vous le dites justement dans votre titre. Le prix à payer c’est le prix de cette transformation nécessaire que tous constatent et qu'il faut courageusement mener. Cela va nous obliger à faire des choix difficiles, comme cette parenthèse d’un an dans notre auto-promotion qui, ne concerne pas uniquement les prix créatifs. 
 
Nous sommes convaincus, et les échos que nous avons eus des principaux patrons d’agences françaises nous confortent dans cette conviction, que, si l'on veut garantir un avenir à nos collaborateurs et une plus grande efficacité à nos clients, il faut renverser la table, quitte à en assumer les conséquences. C'est le seul moyen de préserver la créativité qui nous anime tous, le véritable moteur de notre industrie, et ça, ça n'a pas de prix.

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