L'agence interactive indépendante étoffe ses équipes et son offre pour gagner en statut.

Est-ce dû à son installation au cinquième étage de l'immeuble abritant la salle de concert Gaveau,à Paris, mais il émane de 5ème Gauche une petite musique bien à elle. Fondée en 1996 par Edouard de Pouzilhac (fils d'Alain, président de France 24 et ex-PDG d'Havas), Fabrice Fournier (fils des propriétaires de Gaveau) et Thomas Couteau, l'agence a été épargnée par les tumultes de la décennie, ses rachats, ses divorces et son perpétuel mercato.

Les trois associés n'ont cessé de cultiver leur indépendance et leur attachement à la dimension humaine de leur métier, tant en interne (l'agence compte 43 collaborateurs et ne veut pas dépasser la soixantaine pour conserver «son agilité et sa fraicheur») que dans la relation client. «L'indépendance donne la liberté d'être généreux dans la production et les idées», affirme Edouard de Pouzilhac. Les clients, fidèles, apprécient, à l'instar de Darty et The Phone House, dont l'agence réalise l'e-commerce, d'Histoire d'or (Grand Prix Stratégies du marketing digital 2009), qui lui a confié sa stratégie de marque, ou de France Télévisions, qui lui doit des récompenses pour le site éditorial du documentaire Apocalypse.

«Toutes les composantes de la communication digitale»

Aujourd'hui, 5ème Gauche (3,5 millions d'euros de marge brute), consciente d'être une alternative, affiche ses ambitions. En témoignent trois nouvelles recrues: deux ex-Duke, Nathalie Litvine, directrice du développement, et Aurélie de Villeneuve, directrice de la création, qui succède à Xavier Tormes, parti chez Fullsix. Et Sarah Bastien, directrice des stratégies, ex-planneuse stratégique digital de BETC 4D.
En «new business», l'agence (panier moyen actuel entre 150 000 et 500 000 euros) sera donc plus exigeante. «Nous privilégions les contrats sur 2-3 ans et refusons les coups de buzz, les sites événementiels et les refontes sans construction de marque», précise Edouard de Pouzilhac. Notre ADN “digital” nous donne la capacité d'embrasser la communication digitale dans toutes ses composantes – Web, mobilité, “instore” – en assurant le lien entre le réel et le virtuel, notamment en magasin.» Pour gagner en statut, 5ème Gauche va copier les grandes agences: livre blanc, conférences thématiques et, pourquoi pas, baromètre sur le marché…

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