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L'association Designers interactifs fait la lumière sur un métier émergent lors d'un nouveau rendez-vous mensuel : di-zaïn. De quoi inspirer les agences et les marques.

La scène se passe mardi 18 septembre au Divan du monde à Paris. Devant quelque 500 invités, des designers venus de tous bords présentent leurs projets, vidéos à l'appui. Certains sont designers culinaires, d'autres designers de services, d'autres encore designers sonores. Mais la plupart sont designers interactifs. «C'est une profession émergente, un métier nouveau qui suit l'évolution du numérique. Pour en parler, nous avons préféré les cas concrets aux longs discours», confie Benoît Drouillat. Le directeur du département Objets et systèmes interactifs de l'école de design industriel Strate Collège est également président de l'association Designers interactifs. Son objectif : promouvoir et valoriser la profession, notamment auprès des entreprises, via une série d'initiatives dont cette toute nouvelle soirée mensuelle, baptisée di-zaïn.
Des dix cas présentés, à découvrir sur www.designersinteractifs.org, on notera le travail d'Antonin Fourneau. Ce créateur de messages éphémères pour espaces urbains travaille sur des graffitis 2.0 qui pourraient inspirer les professionnels de l'événementiel. Il est notamment l'auteur d'un «water light graffiti», un mur de diodes électroluminescentes (DEL) s'allumant au contact de l'eau et installé cet été dans les rues de Poitiers, dans la Vienne.
A découvrir également, le travail de Maurin Donneaud. Spécialiste en textiles électroniques sensibles au toucher, il est venu présenter plusieurs applications dont des nappes lumineuses pour les repas de fêtes.

 

Un marché français «timide»

Les agences interactives ont aussi répondu présent à l'appel. Parmi elles Octave & Octave. Cette agence Web, experte en plates-formes Web et mobiles de nouvelles générations, a expliqué en quoi l'avènement du multiécran changeait la donne. «Le design interactif est dans la filiation des métiers du Web, du design d'interface graphique ou encore du “motion design”, mais il explore d'autres champs beaucoup plus vaste centrés sur l'usage, la relation aux produits et aux services. Il s'intéresse aux objets connectés, à la réalité augmentée ou encore aux moyens pour superposer une couche d'informations numériques au monde physique», poursuit Benoît Drouillat.

Certaines jeunes pousses françaises en ont fait le cœur de leur activité comme Withings, spécialiste en objets intelligents et créateur du premier pèse-personne relié au Web qui enregistre automatiquement le poids, la masse grasse et l'indice de masse corporelle. Le design interactif intéresse également de près le secteur de la santé ou encore les musées qui cherchent à enrichir et moderniser le parcours des visiteurs. Mais il se déploie aujourd'hui essentiellement dans les pays anglo-saxons et nordiques.

«Le marché français est trop timide, trop fragile. Il a tendance à considérer le design comme un centre de coût, non comme une source de développement. Aujourd'hui, nos écoles forment donc des talents qui iront trouver du travail en Chine ou aux Etats-Unis», regrette Benoît Drouillat. L'activité est, quoi qu'il en soit, promise à un bel avenir dans les secteurs de l'innovation, de la prospective et du marketing. Elle inspire d'ores et déjà les marques et les professionnels de la communication. Dernier exemple en date: l'opération conçue par BETC digital et les experts en robotique de la société suédoise Acne pour le compte d'Ibis. Elle propose aux clients de l'hôtel d'enregistrer et de reproduire leur nuit de sommeil sur une toile à partir de capteurs placés dans le topper de leur literie. Résultat: une œuvre d'art exécutée en direct par un robot situé dans les espaces communs de l'hôtel, filmée et présentée sur Facebook. On n'arrête pas le progrès...

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