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Avec Mission Rosapark, un jeu de plate-forme, la jeune agence éponyme entend révolutionner ses méthodes d’embauche.

Votre mission, si vous l'acceptez: aller subtiliser un maximum de budgets à BETC ou Publicis, en évitant de vous faire repérer par les employés de ces agences… Dans le jeu de recrutement Mission Rosapark que vient de lancer la toute jeune agence (un an et demi d'existence), il y a bien sûr un brin de provocation : avec ce jeu de plate-forme, sans grandes prétentions graphiques, le Rosa Boy ou la Rosa Girl évolue dans les locaux d'une des agences concurrentes de Rosapark et doit attraper un maximum d'ampoules (symbolisant les budgets). «Il s'agit d'un jeu simple, dont le but n'est pas de démontrer notre maîtrise technologique, même s'il a été conçu en interne et a nécessité huit mois de développement, pour un coût d'une dizaine de millier d'euros», explique Gilles Fichteberg, cofondateur de Rosapark.
L'objectif est avant tout de changer de méthode de recrutement: «Depuis la création de l'agence, nous avons créé une adresse e-mail pour recevoir les candidatures. Nous recevons plusieurs dizaines de CV par semaine, dans des formats classiques et plutôt rébarbatifs, explique Gilles Fichteberg. Ces CV formatés et clonés finissent par tous se ressembler. Cela ne nous aide pas vraiment à juger de la réelle motivation de quelqu'un.» Des candidatures pas toujours traitées par manque de temps et de moyens. Aujourd'hui, dans cette agence de 60 salariés, il n'y a pas de responsable ressources humaines (RH) en charge des recrutements. Ce sont donc les trois cofondateurs (Jean-François Sacco, Jean-Patrick Chiquiar et Gilles Fichteberg) qui se chargent eux-mêmes de procéder aux embauches. «Nous avons cherché un autre moyen de mesurer la motivation, une méthode plus fraîche que le CV», poursuit le dirigeant.

Profils atypiques

Chaque mois, les trois joueurs obtenant les meilleurs scores seront reçus en entretien à l'agence. Et ce n'est qu'à cette étape qu'ils apporteront leur CV. «Nous espérons ainsi rencontrer des profils atypiques, qui auraient échappé aux filets des critères RH classiques et, qui sait, faire revenir des talents qui ont quitté le métier de la publicité, souligne Gilles Fichteberg. Auparavant, il y avait dans les agences des directeurs artistiques et des concepteurs-rédacteurs qui n'avaient pas fait de formation. Aujourd'hui, nous sommes dans un système de recrutement trop normé où l'on va chercher telle école de publicité. Du coup, cela aboutit au recrutement de clones.»
Les dirigeants de Rosapark se serviront donc de ce jeu pour constituer un vivier de candidats motivés, dans lequel ils iront pêcher pour trouver la dizaine de recrues intégrées chaque année dans l'agence.
Bien sûr, les puristes du recrutement peuvent être choqués par cette méthode qui n'évalue aucune compétence, si ce n'est la ténacité à pratiquer un jeu d'arcade afin d'améliorer son score. «CV, lettre de motivation… tous les critères de sélection sont discriminants, se défend Gilles Fichteberg. Là, nous allons juger les candidats sur leur motivation à venir jouer, pour avoir une chance de nous rejoindre.»

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