communication
Après son départ de La Chose, Alain Roussel rebondit dans une autre agence indépendante, Dufresne Corrigan Scarlett, dont il devient le nouveau président.

L'homme présente une solide formation (classes préparatoires au lycée Hoche, à Versailles, et HEC Paris) et un parcours prestigieux en agences (RSCG, RSCG GBHR, BETC et La Chose). Il est ce que l'on peut appeler un publicitaire expérimenté. Alain Roussel vient de rejoindre l'agence de communication indépendante Dufresne Corrigan Scarlett, dont il a pris la présidence et est devenu un associé. «Depuis six mois, Jean-François Dufresne et Patrick Corrigan [cofondateurs] cherchaient quelqu'un afin de préparer l'avenir et relancer le partenariat noué avec l'agence allemande Service Plan», raconte-t-il.

Jusqu'au début du mois d'avril, Alain Roussel était associé-cofondateur de La Chose, responsable du développement et des équipes commerciales. Il a créé cette dernière avec un de ses camarades du lycée Hoche et de HEC, Eric Tong Cuong, et le soutien d'un autre, Stéphane Richard, actuel PDG d'Orange. Il en est parti à la suite d'un sérieux désaccord. «C'était une fin de cycle et j'ai un caractère entier. Le fonctionnement de notre trio [Pascal Grégoire, Eric Tong Cuong et Alain Roussel] n'a pas suffi à dynamiser plus l'agence, qui aurait pu être plus grosse qu'elle ne l'est aujourd'hui.»

Une arrivée en deux temps

En 2012, Dufresne Corrigan Scarlett a réalisé une marge brute de 10 millions d'euros, emploie 95 personnes (agence de Lyon comprise) et compte parmi ses clients Andros, Bonne Maman et Desperados. «Dufresne Corrigan Scarlett est une agence d'entrepreneurs qui détiennent leur capital et c'est ce qui me correspond, souligne Alain Roussel. En embrassant cette profession, j'ai fait le choix de ne pas travailler dans une structure anglo-saxonne.»

Son arrivée s'effectuera en deux temps, puisqu'il sera d'abord coprésident aux côtés de Patrick Corrigan pendant six mois avant de prendre seul les rênes et de devenir un associé non «négligeable». Les actionnaires historiques de Dufresne Corrigan Scarlett conserveront plus de 50% des parts, tandis que l'agence de communication allemande Service Plan est actionnaire à hauteur d'environ 10%. Elle ne devrait pas en rester là. «Service Plan effectuera une montée progressive au capital de Dufresne Corrigan Scarlett à l'avenir, explique Alain Roussel. C'est une agence présente dans vingt-cinq pays, dont le siège est à Munich. Elle est organisée selon le même principe mutualisé que nous avec La maison de la communication.»

Outre le développement de ce partenariat international, Alain Roussel aura une autre tâche importante à accomplir, dans l'Hexagone cette fois. «Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de réelle volonté d'être connu à l'extérieur. C'est aussi l'une des raisons du choix de ma personne. L'agence doit se faire connaître désormais, à travers ses références, et adopter un changement de posture en interne, avec plus d'ambition.» L'accent sera mis notamment dans les secteurs de l'alimentaire et de la distribution.

Doubler la marge brute en cinq ans

Les objectifs sont ambitieux. «Si, dans cinq ans, je n'ai pas doublé la marge brute de Dufresne Corrigan Scarlett, j'aurai échoué, toutes choses étant égales par ailleurs», considère-t-il. Alain Roussel prend exemple sur Service Plan, qui vient d'aligner son deuxième Grand Prix Design à Cannes, après celui de l'an dernier dans la même catégorie. «Ils ont décidé d'être plus créatif afin de devenir plus attractif auprès de leurs clients et du marché, raconte-t-il. C'était au départ la boîte des PME et c'est devenue une des cinq agences les plus en vue en Allemagne. Je mettrai donc la création au centre de ma démarche.»

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.