Pendant un mois, Claude Lévêque investit les locaux du groupe Mazarine. Quand l’art contemporain se frotte au quotidien d’une entreprise en activité.

«Je suis favorable à l'exposition d'œuvres issues des collections publiques dans les entreprises.» La prise de position d'Aurélie Filippetti dans Le Monde daté du 14 septembre a surpris les spécialistes et provoque depuis pas mal de débats. Paul-Emmanuel Reiffers, lui, boit du petit lait. Hasard du calendrier, le PDG de Mazarine, acteur de premier plan dans la communication luxe, mode et culture, invite en effet Claude Lévêque, l'un des principaux artistes contemporains français, à investir son entreprise à partir du 2 octobre.

Durant un mois, les 2000 m2 de Mazarine, dans le 17e arrondissement de Paris, accueilleront une vingtaine d'installations sur le thème de la lumière de celui qui fut notamment le représentant de la France à la 53e Biennale de Venise en 2009. Réalisée en partenariat avec Kamel Mennour (dont la galerie représente Claude Lévêque), cette exposition joliment titrée «Je suis venu ici pour me cacher» sera ouverte au public durant la Nuit blanche le 5 octobre et accessible au parcours VIP de la Fiac du 24 au 27 octobre.

 

«Une envie réciproque»

Mais ce sont bien sûr les 250 salariés de Mazarine qui profiteront le plus des travaux de Claude Lévêque, mélange de créations réalisées spécialement pour cette exposition et d'œuvres plus anciennes. Et c'est bien là le but de Paul-Emmanuel Reiffers. «L'art ne doit pas être réservé aux galeries et à une élite, il faut le faire partager, il faut le vivre au quotidien», revendique-t-il. C'est pourquoi les œuvres seront installées dans toute l'agence, et non pas dans une salle d'exposition à part.

Le projet est né d'une «envie réciproque», raconte Claude Lévêque à Stratégies. D'un côté, un chef d'entreprise collectionneur et passionné d'art contemporain qui a trouvé là une manière originale de marquer les vingt ans de son agence. De l'autre, un artiste qui se dit «concerné» par l'activité de Mazarine dans la mesure où «la mode, c'est un langage».

Pour Claude Lévêque, cette exposition dans une entreprise est une première, «une expérience nouvelle qui [l']excite beaucoup», confie l'artiste. «Intervenir dans un lieu en activité, y inscrire tout un parcours d'écriture en néon, des choses liées au langage quotidien, ce n'est pas un remplissage anodin, ajoute-t-il. C'est une dynamique. Le partage se fera ou pas; il se passera des choses et c'est cela qui m'intéresse.»

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