marketing mobile
Sorti discrètement à l'automne 2013, avec la dernière version du système d'exploitation d'Apple, IOS 7, Ibeacon offre des perspectives prometteuses de ciblage géolocalisé à l'intérieur des points de vente.

C'est peut-être la solution dont rêvaient les marques, pour littéralement suivre à la trace les clients - consentants - dans les travées d'un hypermarché, grâce à leur application mobile. Fin 2013, Apple dotait la dernière version de son système d'exploitation, IOS 7, d'un outil de géolocalisation pour les espaces intérieurs, qui répond au doux nom d'Ibeacon. L'idée: plus précis que le GPS, qui fonctionne très mal entre des murs, Ibeacon repose sur des balises émettrices, qui peuvent communiquer avec des Iphone via une version améliorée du standard Bluetooth, Bluetooth low energy (BLE). Et ce, dans un rayon de 30 à 50 mètres, avec une précision nette.
Sur les applications mobiles de marques mises à jour, Ibeacon permet de créer un statut «in-store». La marque peut ainsi localiser le consommateur dans le magasin de façon précise, et lui envoyer des messages en mode push (sous forme d'alerte automatique). Pratique, par exemple, pour proposer une promotion sur des bottes lorsque le client s'approche du rayon.
Mieux, ce mode de communication se fera auprès d'une base de consommateurs volontaires: «le consommateur devra avoir installé l'application mobile et accepté au préalable [opt-in] les notifications push de l'annonceur», souligne Jérôme Stioui, président-directeur général de Ad for screen, spécialiste du marketing mobile à la performance. Autres avantages, la solution est bon marché: «une petite borne Bluetooth d'une durée de vie de 24 mois vaut actuellement 20 dollars [14,5 euros], et le prix devrait baisser à quelques dollars», précise Francis Mahut, directeur associé de l'agence digitale Eficiens. Cette solution est proposée par Apple, mais «elle existe aussi sous Android, même si Google ne la met pas en avant», sourit Francis Mahut.

 

Marché naissant en France

Les marques se frottent les mains. Car les perspectives en marketing géolocalisé sont prometteuses. D'autant que 27 millions de Français (soit la moitié de la population)  possédaient un smartphone fin 2013, et 25% l'utilisent en magasin, d'après le dernier baromètre de la Mobile Marketing Association France. Si l'offre est naissante en France, quelques marques utilisent déjà Ibeacon outre-Atlantique: Apple dans ses Apple stores, forcément, mais aussi la chaîne de grands magasins Macy's, qui teste Ibeacon avec la start-up Shopkick.

En France, elles sont une poignée à le tester, et quelques agences développent des solutions. Le start-up Happy Newco, créée en décembre dernier, vient ainsi de lancer Happy Beacon, qui inclut des balises sans fil à placer dans les points de vente et des outils de gestion en back office. «Le commerçant va pouvoir créer de vraies campagnes marketing, depuis la sélection du modèle de message à envoyer en push sur les smartphones à la sélection des balises (et donc des rayons dans les points de ventes) depuis lesquelles l'offre sera envoyée», souligne Benjamin Durand, cofondateur de la start-up. Dans le même registre, l'agence digitale Eficiens vient de lancer Easybeacon, qui propose aux annonceurs d'enrichir leurs applications mobiles avec ce service.
Du côté des agences de marketing mobile, Ad for screen prévoit de déployer Ibeacon, ajoutée à sa solution de mobile CRM Ad for push, «d'ici à la fin du semestre pour l'ensemble de nos clients», précise Jérôme Stioui. User Adgents, pour sa part, teste déjà la solution avec son client Le Cèdre Rouge, et va proposer le paramétrage des applications et des capteurs en points de vente. L'agence Apocope lance une plateforme ad hoc. De même, Connecthings prépare une plateforme, qui permettra à l'annonceur de régler à distance ses capteurs Ibeacon et d'avoir des remontées statistiques.

Mais les perspectives s'étendent au-delà des points de vente. Côté événementiel déjà: Happy Newco a testé sa solution avec l'agence digitale We are social, lors de la soirée de ses quatre ans, en début d'année: avec les balises, «il y avait des "badges" à la Foursquare à cumuler», résume Stéphane Maguet, responsable de l'innovation chez We are social. L'agence planche d'ailleurs elle aussi sur des prototypes.

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