Carte blanche
Kurt Novack, vice-président et directeur de la création de Leo Burnett, perçoit la mode comme une véritable source d’inspiration, tout comme les conférences Ted qu’il regarde à la chaîne.

1. Alexey Brodovitch

«Alexey Brodovitch est la personne qui a inventé le métier de directeur artistique. Il n’était pas publicitaire puisqu’il travaillait pour un média, le Harper’s Bazaar, mais c’est le premier à avoir coordonné le contenu et la forme. Je vais souvent regarder ses travaux. Ce qu’il a fait il y a 70 ans pour le Harper est encore très moderne, et c’est la clé de notre métier: trouver cette modernité qui va traverser le temps, à l’image des campagnes print de Kookaï faites par CLM dans les années 90, qui sont d’ailleurs vaguement inspirées par le travail d’Alexey Brodovitch.»

 

2. Les conférences Ted

 

«Je suis abonné à la chaîne You Tube des conférences Ted et j’y vais 3 à 4 fois par semaine, dès que j’ai 20 minutes devant moi. C’est un espace où tous les sujets sont traités, j’y ai notamment vu une conférence d’un journaliste du New York Times qui expliquait comment la malbouffe est née et son parcours jusqu’à nous, c’était vraiment intéressant. Pas plus tard qu’hier, j’étais sur un brief et mes clients ne comprenaient pas où je voulais en venir, je leur ai mis une conférence Ted sur le sujet et tout s’est éclairé! J’incite mes collaborateurs à aller en écouter souvent aussi, les Français ne s’en servent pas suffisamment je trouve.»

 

3. Les défilés Louis Vuitton

«Quand Marc Jacobs était chez Louis Vuitton, les défilés qu’il a fait étaient de véritables actes créatifs. Il a réinventé le défilé. Vuitton lui a d’ailleurs consacré une exposition quand il est parti, et on a pu voir à quel point ça allait dans tous les sens ! Il a fait sortir la marque de sa coquille et l’a relancée. De manière générale, je trouve la mode très inspirante parce qu’elle laisse transparaître les angoisses de la société. Je pense d’ailleurs que Marc Jacobs s’est inspiré du 11-Septembre pour un de ses défilés où les mannequins portaient de très hautes perruques qui rappelaient les tours en flammes.»



4. Être étranger

«Ça fait 30 ans que je suis en France, mais pour autant, je me sens toujours comme un étranger. Je suis comme en décalage avec les autres et ça me permet de repérer l’étrangeté… Je suis constamment en déséquilibre et en observation, donc j’apprends des choses tous les jours. Et au moins une fois par an, je voyage dans un pays que je ne connais pas. Ça m’inspire beaucoup. L’an dernier, je suis allé au Sri Lanka, et c’est en rentrant que j’ai décidé de tourner la campagne pour Special T là-bas. J’incite mes créatifs à voyager, c’est nécessaire pour ouvrir son esprit.»

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