Agence média
Reprise, Rapport… IPG Mediabrands a lancé en six mois deux nouvelles structures, et débauché des grands noms du milieu. Retour sur la stratégie du groupe d’agence média qui affiche la plus grosse croissance.

Alors que tout le monde s’inquiète du futur des agences médias, il est un groupe qui fait son petit bonhomme de chemin dans l’ombre des projecteurs. Si ce n’est certes pas un géant, en France, d’un point de vue des parts de marché, sa croissance fait pâlir les comptables des autres holdings. « Depuis 2015, nous avons connu 30% de croissance ininterrompue », argue Thomas Jamet, le président arrivé… en 2015. La structure qui peinait à se remettre à l’époque du départ de deux gros budgets (Microsoft et CIC) a refait le plein. Elle affichait 7,8 millions de marge brute en 2015, devrait avoisiner les 15 millions en 2018, et vise les 20 millions pour 2020. Mais au-delà des « billings » [facturation], l’agence se targue aussi de nouveaux budgets : Converse, Canada Goose, Columbia Sportswear, Adopte un mec, Accenture ou encore UPS… Des budgets qui viennent rejoindre Amazon et Kronenbourg, Spotify ou encore H&M, les grosses prises de 2017. « Certains sont des budgets internationaux, mais nous avons joué un grand rôle dans les compétitions. La France, c’est le deuxième marché mondial pour Kronenbourg par exemple ! Donc nous avons vraiment fait partie des agences leads sur les appels d’offres et avons atteint avec certains des niveaux de confiance assez rares », précise Thomas Jamet.

Un « côté artisanal »

C’est dans ce contexte de croissance qu’IPG Mediabrands a donné vie à deux structures. « Reprise » au printemps dernier, une entité spécialisée dans la tech et la performance, émanation du réseau mondial homonyme. Et qui bénéficiera du récent rachat des solutions Acxiom Marketing Service. Elle est dirigée par Lydia Arzour, tout droit arrivée de chez Netbooster (après le rachat par Artefact). Juste avant l’été, c’est Pierre-Emmanuel Cros, ancien président de Performics (Publicis), qui a rejoint les rangs du groupe en tant que managing partner. Et à la rentrée, IPG a annoncé se doter d’une structure dédiée à l’affichage (OOH et DOOH) : « Rapport ». Un réseau mondial, déjà présent dans seize pays, et qui aura désormais un pied-à-terre en France. À sa tête : Alexandra Rieublanc, pointure du secteur qui dirigeait Adcity, l’entité d’Havas, depuis 2012. En quelques mois, ce sont donc trois « têtes » du monde des médias et des agences qui ont rejoint IPG Mediabrands et qu’a su convaincre Thomas Jamet. « C’est une stratégie double, précise-t-il. D’une part, parce que ce sont des personnes d’expérience qui rassurent les annonceurs car ils connaissent très bien le secteur, mais qui arrivent à la tête d’une structure souple et sans le côté politique ou malsain des grands groupes. Car grâce à notre taille (130 personnes) nous avons un côté artisanal que nous revendiquons. Et les intermédiaires entre le management et l’opérationnel sont quasi inexistants. Cela aussi, rassure les annonceurs. Dans ce contexte, c’est celui qui leur parle qui fait. » Une force qu’il faudra réussir à conserver malgré la croissance.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.