Conseil
À la tête de Capgemini Invent, qui a réalisé fin 2018 l’acquisition de June 21, Cyril Garcia considère que la convergence des secteurs est un moteur majeur de la transformation.

Comment est né Capgemini Invent ?

Cyril Garcia. C’est un projet qui a pris forme dès 2008, avec la volonté de redéfinir le positionnement de Capgemini Consulting face aux nouveaux enjeux qu’allait faire naître la transformation numérique. En 2011, la maturité digitale des sociétés était déjà sous surveillance par exemple. Et nous avons très vite eu l’intuition qu’il fallait sortir du modèle traditionnel de la femme ou de l’homme consultant au profit de la matière « magique » que représente le conseil étendu. C’est un modèle que nous avons beaucoup expérimenté mais probablement peu ou pas assez vendu.

D’où la volonté d’accélérer avec ce rebranding opéré à la rentrée 2018 ?

Tout à fait. Capgemini Invent combine dorénavant sous une marque unique les expertises multidisciplinaires de Capgemini Consulting et de fortes compétences dans les domaines de la data science et des technologies émergentes du reste du groupe avec celles des sociétés acquises récemment comme LiquidHub, spécialiste de l’engagement client digital, Fahrenheit 212, conseil en stratégie d’innovation, June 21 ou encore les trois studios de creative design que représentent Idean, Adaptive Lab et Backelite. Tout comme l’innovation, qui n’est jamais aussi forte qu’à l’interface des secteurs qui convergent actuellement, le design est devenu un levier majeur. Il faut aussi savoir parler au cerveau droit.

Comment s’organise cette ligne mondiale de services en conseil, innovation et transformation digitale ?

Notre modèle opérationnel se décline autour de six domaines, qui intéressent tous le conseil en stratégie et le conseil en transformation des organisations et des métiers, Mais aussi d’une dualité customer/engineering que l’on retrouve à l’échelle géographique. L’acquisition d’un acteur comme Fahrenheit 212 nous permet d’avancer quotidiennement sur les problématiques d’innovation. Parallèlement, des offres spécifiques ont été lancées au profit d’acteurs issus des secteurs automobile et télécoms. Le groupe en tirera des conclusions mais ce qui est sûr, c’est que le groupe tient à la culture du conseil et que les résultats sont là avec un chiffre d’affaires multiplié par trois en quatre ans.

Excepté la taille, quelle(s) différence(s) existe(nt) avec un concurrent comme Accenture Interactive ?

Je me plais à croire que nous sommes plus en rupture qu’un acteur comme Accenture Interactive, notamment sur un volet comme la 5G où nous nous apprêtons à sortir une vaste enquête dédiée. Mais il existe beaucoup de zones communes et nous revendiquons également une approche end-to-end.

D’autres acquisitions sont-elles à prévoir dans les mois qui viennent ?

Même si nous privilégions une stratégie organique, il ne faut pas exclure cette possibilité, notamment sur le marché américain où un rachat pourrait intervenir rapidement. En tout état de cause, il faut pouvoir s’adresser directement aux CMO, qui sont devenus des acteurs centraux de la transformation digitale des entreprises.

Chiffres clés

1200. Nombre de collaborateurs de Capgemini Invent en France (près de 6000 dans le monde), rassemblés dans les nouveaux locaux du groupe situés à Issy-les-Moulineaux.

240,9 millions d’euros. Le chiffre d’affaires monde de Capgemini Invent au premier trimestre 2019.

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