Agences
Après une année 2019 marquée par l’épisode #Metoo ayant mené au départ de Baptiste Clinet, le groupe indépendant donne les clés de sa création à Étienne Renaux et Paul Marty.

C’est un euphémisme de dire que l’année 2019 n’aura pas été de tout repos pour Herezie. En première ligne à la suite de la publication d’un article du Monde accusant son directeur de la création de harcèlement sexuel, l’agence a su faire le dos rond dans les mois qui ont suivi le départ de Baptiste Clinet. Mais l’heure est venue de tourner la page et de donner un nouveau souffle à la création du groupe de communication intégrée, qui confie les clés à un duo composé de Paul Marty, promu, et Étienne Renaux, en provenance de FF Paris. « Nous avons voulu prendre le temps afin de choisir la meilleure option en termes de succession, en explorant notamment la piste d’un profil féminin. Nous avons finalement opté pour deux directeurs de la création avec des parcours différents mais qui ont le même âge et qui disposent de la même ambition. Surtout, et c’est là le plus important, ils se sont choisis. Il ne s’agit en rien d’un mariage blanc », développe Andrea Stillacci, cofondateur avec Pierre Callegari du groupe Herezie. Une affirmation confirmée par les premiers intéressés.

« Complémentarité naturelle »

« J’ai été amené à rencontrer plusieurs profils. Le premier entretien, qui devait être d’une heure, en a duré six puisqu’on a fini la journée ensemble », s’amuse après coup Pierre Marty, tandis qu’Étienne Renaux - primé pour des campagnes récentes comme le « Libé des réfugiés » (Libération) ou « Le visage du Soldat inconnu » (Historial de la Grande Guerre) - évoque une « complémentarité naturelle » entre « culture du craft et du luxe » d’un côté et « culture social media et insights conso » de l’autre. À la tête d’une équipe d’une vingtaine de personnes, tous deux ont pour ambition de « s’inscrire dans la lignée du passé créatif exigeant de l’agence », souligne encore Étienne Renaux, faisant référence à la « trentaine de budgets » actuellement pilotés par Herezie. Sans omettre les gains récents tels que Handy Bag et Amazon Prime Video. De là à penser que la crise n’a laissé aucune trace ? « 2019 aura été une année de transition forcée. Les annonceurs se sont posé des questions et nous ont posé des questions », reconnaît sans détour Andrea Stillacci, mettant en avant les moyens déployés après le départ de son ancien directeur de la création. « Nous avons fait appel à la société spécialisée Be One Too de septembre à novembre dernier, afin de réaliser des ateliers, des workshops ou encore des entretiens personnels. C’est simple, il n’en est rien ressorti », martèle le cofondateur, qui assure avoir « toujours bénéficié de la confiance » de l’ensemble de ses clients. « On va d’ailleurs continuer à muscler le management de l’agence pour répondre à leurs besoins », ajoute-t-il. Signe qu’après un exercice 2019 chahuté, 2020 s’ouvre sous de meilleurs auspices pour Herezie.

Chiffres-clés

105. Nombre de collaborateurs de l’agence.

12 millions. Marge brute prévisionnelle 2019, en euros.

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