Start-up
À peine plus d’un an après sa mise en demeure publique par la CNIL, la start-up de géolocalisation a fermé boutique.

« Cette fois, c’est fini ! Nous venons de mettre la clé sous la porte, définitivement. » C’est en ces termes brefs que commence le billet Medium d’Olivier Magnan-Saurin. Sa start-up, Fidzup, est en liquidation judiciaire, après un an de bataille. Fondée en 2011, la jeune pousse avait pour but de géolocaliser les utilisateurs d’applications afin d’optimiser les campagnes drive-to-store des commerçants : mieux cibler les usagers et mesurer les impacts des opérations. Mais en septembre 2017, la CNIL sonne à la porte pour un audit sur le traitement des données, à moins d’un an de la mise en application du RGPD. « Pendant les mois qui ont suivi le contrôle, l’administration se révélera finalement bien mutique et ce, malgré les éléments que nous leur faisons parvenir régulièrement », écrit Olivier Magnan-Saurin. Le 18 juillet, la société est mise en demeure, publiquement, pour défaut de recueil de consentement des internautes, tout comme son concurrent Teemo. « En dix mois entre le contrôle et la notification, nous n’avons jamais eu de retour des éléments que nous avions envoyés », raconte-t-il.

Une décision inéluctable

L’impact business est violente. La société ne peut plus opérer de campagne tant qu’elle n’est pas conforme, le chiffre d’affaires est stoppé net jusqu’à ce que le problème soit résolu. Et l’image en pâtit. « Pendant ce laps de temps de plusieurs mois, les prospects passent à d’autres solutions, malgré leur bonne volonté. Idem pour les clients existants. Et en parallèle, la trésorerie fond… », nous confie-t-il. Jusqu’au moment où ce n’est plus respirable et que la décision devient inéluctable. La question que pose aujourd’hui Olivier Magnan-Saurin, c’est : pourquoi une mise en demeure publique ? L’entrepreneur y a vécu une injustice qui lui a coûté sa société. « La CNIL voulait faire un exemple pour éduquer le marché. Mais quid des autres concurrents ? » déplore-t-il. Dans un droit de réponse publié sur Écran total, l’autorité estime que dix mois de procédure ne sont pas inhabituels et que, la même année, 13 mises en demeure sur 48 ont été rendues publiques. Elle ajoute qu’elle a aussi verbalisé Google à hauteur de 50 millions d’euros « sans mise en demeure préalable ». Une comparaison qui n’est pas raison. Et qui sonne comme une dernière sommation pour les autres acteurs de la publicité en ligne.

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