Dossier Influence marketing
Stéphane Bouillet, cofondateur et président d’Influence4You, société spécialisée dans le marketing d’influence, revient sur l'impact de la crise pour le secteur de l'influence. Il pense que celui-ci va en sortir renforcé.

Comment vivez-vous la crise du Covid-19 ?

Pour l’agence Influence4You, c’est une période difficile car nous avons perdu 70% de notre chiffre d’affaires lié à l’événementiel. Mais c’est aussi l’occasion de réfléchir à la suite et nous sommes optimistes. Une partie des chefs de projet est en chômage partiel mais aucun commercial. Nous avons pris le parti de beaucoup communiquer auprès de nos clients. Nous venons de sortir le livre Les secrets de l’influence marketing, 87 idées pour vos campagnes d’influence : c’est l’occasion d’éduquer le marché sur l’efficacité de ces opérations. Nous organisons des webinars sur les mesures de performance des campagnes, les retours sont positifs car les clients ont le temps de s’informer et sont en attente de contenus. Nous sommes en contact avec des marques qui seront prêtes à communiquer à la rentrée et on anticipe que la reprise sera très forte. Nous avons aussi une activité en Chine, qui a redémarré en avril. Le fait de ne pas être sur un seul secteur, un seul réseau social, un seul pays, permet d’amortir les risques.

Comment les marques peuvent-elles continuer à communiquer dans cette période ?

Actuellement, les audiences sur les réseaux sociaux explosent mais les annonceurs n’investissent plus. Il y a évidemment les secteurs à l’arrêt, comme le voyage et la mode, mais aussi les annonceurs qui ne veulent pas paraître opportunistes, comme les éditeurs de jeux vidéo. Pour certains, c’est dommage car il est possible de développer des formats créatifs. Je pense au photographe Nicolas Stajic (78 000 abonnés sur Instagram) qui apprend à sa communauté à faire des photos sur FaceTime. La crise déclenche une nouvelle créativité avec un besoin de proximité. Je pense donc qu’elle va renforcer le pouvoir des influenceurs.

Quel conseil donneriez-vous à une marque qui a peur de communiquer ?

Nous avons fait une étude qui montre le risque d’arrêter les investissements marketing pendant la crise. On l’a vu lors du krach boursier de 1929, le choc pétrolier de 1973 ou la récession de 2008. Quand la reprise arrivera, les marques qui auront été trop frileuses ou pas assez créatives auront du mal à s’en remettre. En revanche, celles qui ont investi en communication prendront des parts de marché et pourront redémarrer plus vite. Il y a aussi des marques qui investissent en télévision pour se montrer solidaires des médias, c’est une démarche qui a du sens.

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