Agences
En bouclant une levée de fonds de 3 millions d’euros en dépit des aléas récents, l’agence Jin, spécialiste de l’influence digitale, veut poursuivre le développement rapide de son modèle.

« C’est probablement la seule levée de fonds annoncée ce jour-là en France ». À l’heure d’évoquer l’entrée au capital de Cita Investissement et la levée de fonds de 3 millions d’euros bouclée fin mars en pleine tourmente, Edouard Fillias, cofondateur de Jin, ne cache pas sa satisfaction. « Les discussions ont commencé durant l’été 2019 et étaient déjà bien engagées mais y parvenir avec une crise de cette ampleur est doublement significatif. Pour la petite histoire, tout a été signé en digital, confinement oblige. C’est une forme de sécurité mais surtout un investissement pour l’avenir », commente le dirigeant à propos des perspectives qu’ouvre cette opération pour le spécialiste de la réputation d’influence, fondé en compagnie d’Alexandre Villeneuve et Romain Boudré.

Dynamique linéaire 

Depuis son lancement en 2012, le modèle de Jin fait ses preuves, avec une croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires de l’ordre de 30%. Une dynamique linéaire lui ayant permis d’atteindre un total de 8 millions d’euros l’an passé pour près de 80 salariés répartis entre Paris, Londres, Berlin et New York. « Le métier originel de  l’agence est la réputation numérique puis nous avons rapidement élargi notre horizon, à la fois à l’international mais aussi sur le champ des expertises puisque Jin est désormais positionnée sur les volets relations publics et social media et, depuis deux ans également, sur le volet affaires publiques », retrace Edouard Fillias à propos d’une agence qui s’est construite avec des clients comme Europcar ou Bouygues et qui compte aujourd’hui parmi ses références Twinings, Tinder ou encore Tarkett.

« Les objectifs de cette levée sont triples. D’une part, poursuivre ce qui a été engagé sur le front international en renforçant les équipes en Angleterre et en Allemagne et en continuant à prospecter d’autres marchés comme la Chine, un pays avec lequel nous avons signé deux comptes importants durant la crise.  D’autre part, renforcer le volet innovation technologique de l’agence, à travers par exemple l’amélioration de notre outil propriétaire de veille sur les réseaux sociaux et les médias Plugr ou le développement d’une application destinée au suivi de l’actualité réglementaire et des affaires publiques. Enfin, pouvoir éventuellement réaliser une opération de croissance externe en faisant prochainement une acquisition ciblée », détaille le CEO, qui vise désormais un « chiffre d’affaires multiplié par deux en trois ans ». Un objectif démesuré, en particulier eu égard au contexte ?
Comme tous ses concurrents, Jin, qui réalise « un quart de son chiffre d’affaires dans la santé et un tiers dans l’agroalimentaire », voit en effet certains de ses clients connaître des difficultés. « Mais nous n’avons encore connu aucune annulation de contrat, uniquement des factures décalées », assure Edouard Fillias, pour qui l’agence est en mesure de relever le principal défi du moment que représente le « manque profond de confiance dans la communication digitale des marques ». En témoigne cette levée de fonds qui en dit long.

Chiffres clés

80. Nombre total de collaborateurs, répartis entre Paris, Londres, Berlin et New York.
3 millions d’euros. Montant de la levée de fonds avec l'entrée au capital de Cita Investissement.
8 millions d’euros. Chiffre d’affaires 2019 de l’agence, soit une croissance de près de 30% en un an.

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