Agences
Dans l'attente d'une nouvelle gouvernance après la démission de son président Laurent Habib, l'AACC entend se réformer en profondeur dans un contexte général de défiance vis-à-vis du secteur.

L’AACC traverse une zone de sévères turbulences à la suite de la démission mi-octobre de son président Laurent Habib, sur fond d’accusations de harcèlement mises à jour par le compte Instagram Balance ton agency. Une crise majeure pour le syndicat professionnel né en 1972, qui tente à l’heure actuelle d’éteindre l’incendie. Au terme d’une réunion menée avec le bureau mardi 20 octobre au matin, l’AACC s’est ainsi doté d’un porte-parolat composé de Bertille Toledano (présidente de BETC) et David Leclabart (président d’Australie), venant rompre le silence pesant de ces derniers jours. « Nous sommes tous bouleversés en tant que dirigeants d’agences de lire de telles choses. Malgré la mise en place de de différents outils -formations, ligne d’écoute…- force est de constater que les mesures prises n’ont pas été au niveau puisque c’est via les réseaux sociaux que la parole s’est libérée », reconnaît David Leclabart. 

« Il s’agit désormais de se montrer collectivement à la hauteur sur le sujet du harcèlement et, au-delà, sur les principes d’égalité -hommes-femmes en particulier, de diversité et d’inclusion -avec des formations aujourd’hui socialement discriminantes- ainsi que de transition écologique, qui représentent le futur de notre profession », plaide Bertille Toledano.

Une ligne directrice qui va se traduire par une lettre d’engagements, amenée à être signée par les 200 adhérents de l’AACC, mais aussi une feuille de route clairement définie. « La première étape consistera à remettre à plat la gouvernance et à rencontrer les parties prenantes telles que Les Lionnes, Balance Ton Agency et le Fondation des femmes, que nous essayons actuellement de convaincre », reprend le président d’Australie, qui annonce par la suite un « renforcement » des mesures en vigueur. « Mais on ne sera jamais la police des agences », prévient celui qui est aussi vice-président de la Délégation Publicité, appuyé par Bertille Toledano.

« L’AACC reste un syndicat de dirigeants d’entreprises qui doit, à ce titre, donner sa vision », rappelle-t-elle à toutes fins utiles à propos d'une institution qui a notamment pour mission de gérer le cas urgent des Etats généraux de la publicité et du projet de loi de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, dans l’attente d’un processus électif visant à désigner un nouveau président avant la fin de l'année. « Si une nouvelle génération souhaite prendre la direction de l’AACC, avec de nouvelles orientations, qu’elle le fasse, c’est le moment », appelle de ses vœux Mercedes Erra, vice-présidente de la filière communication et figure de proue du secteur.

Le hic, c’est que l’AACC n’a pas seulement perdu son président au mauvais moment, elle a aussi perdu en crédibilité, en témoigne le départ de l’agence Rébellion, pourtant adhérente depuis peu. Une désaffection qui pourrait en appeler d’autres ? « C’est un risque », confirme David Leclabart, pour qui ce serait une erreur eu égard « au collectif et au travail de fond qui existent ». « Aujourd’hui, le courage c’est de rester et non de partir », conclut Bertille Toledano.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.