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Dans le cadre de la «semaine Stratégies du luxe responsable», Claire Gallon, consulting director et head of luxury practice chez Ogilvy Paris, revient sur les grandes actualités de la semaine précédente.

Le gouvernement qui maintient la fermeture des commerces au moins jusqu’au 1er décembre.

Ça met en lumière les enjeux de concurrence déloyale entre les commerces et les acteurs du numérique. Plusieurs fédérations de magasins de centre-ville et centres commerciaux ont d'ailleurs demandé au gouvernement « l'interdiction immédiate du Black Friday 2020 » ou son report. Ça pose aussi la question de l'établissement d'un nouveau protocole sanitaire, dont le débat se cristallise aujourd’hui autour de la prise de rendez-vous. Nous pouvons considérer que cela va profondément transformer l’expérience en magasin à long terme. Comment recréer le désir en boutique ? J'imagine un renforcement de l’ancrage local en particulier pour les marques internationales. Et évidemment le développement de la complémentarité expérience digitale/expérience physique, via des logiques de regroupement sur des plateformes.



La mort de Daniel Sicouri, publicitaire et ancien président d'Ogilvy France.

On dit souvent qu’Ogilvy ce n’est pas un réseau, mais une famille. Nous avons reçu des milliers de messages et d’anecdotes, partout dans le monde, extrêmement émouvants. Je n’ai pas eu la chance de bosser avec lui car il avait déjà quitté le groupe. Mais j’ai toujours été étonnée de le voir passer dans les couloirs. Il saluait les équipes comme s’il n’était jamais parti. Il semblait avoir un certain humour et une jeunesse d’esprit. Il adorait par exemple l’été car en raison des effectifs réduits en vacances, il pouvait redevenir chef de projet d’une publicité.



Le groupe Printemps qui annonce la fermeture de sept magasins en raison du Covid-19.

Une fermeture qui impliquerait la suppression de 428 postes en France, dont une majorité de vendeurs. Ça interroge sur l'évolution de leur métier. À mesure que ces boutiques ferment, j’observe un mouvement d'humanisation des plateformes e-commerce, jusqu’alors très standardisées et déconnectées de la réalité de l’expérience en boutique. Les Galeries Lafayette ont par exemple dynamisé leur catalogue digital en lançant un nouveau service de shopping à distance avec l’influenceuse Clara Berry. Pour renforcer la différenciation de l'offre, la puissance des marques retail passera peut-être demain par moins de mètres carrés en boutique, mais par plus de conseillers à distance.

 

Hermès qui va construire la plus grande ferme de crocodiles en Australie, selon ABC, quand d’autres marques de luxe (LVMH, Kering, Stella McCartney) empruntent des voies plus responsables et engagées.

Si l’information est confirmée, cela va à l’encontre de la majorité des acteurs de luxe, qui ont renoncé aux peaux exotiques ou à la fourrure ces dernières années. Mais si c’est le cas, on peut imaginer que les meilleurs standards seront respectés. Hermès a déjà renforcé ses positions en matière de traçabilité et de bien-être animal dans le cadre du Fashion Pact. Est-ce que demain la peau de la crocodile contribuera toujours à la valeur ultime d’un bien de luxe ? Ou bien, porter une pièce produite de façon plus responsable deviendra-t-il un signe de distinction sociale ? Cela ouvre un nouveau champ des possibles pour les maisons en termes de savoir-faire, pour reproduire l’effet de ces pièces avec des matériaux responsables. On peut s’attendre à ce que Hermès réponde en ce sens.



Selon OpinionWay, la moitié des Français prévoient d’acheter moins de cadeaux de Noël qu’en 2019.

La dégradation du revenu des ménages entre en jeu et le climat anxiogène qui paralyse la consommation également. Alors que les retailers lancent leurs campagnes de Noël, il sera intéressant de voir si la crise actuelle donnera ou non une nouvelle perspective sur les dépenses post-Covid.

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