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À l'occasion des États Généraux de la com qui se tiennent ce vendredi 27 novembre, Mercedes Erra, fondatrice de BETC et présidente exécutive de Havas Worldwide, et à la tête de la filière, analyse l'actualité de la semaine.

Les États Généraux de la Communication, le 27 novembre.

C'est un moment important pour toute la filière, pour les marques et les médias, organisé avec l'AACC, l’Udecam et l'Union des Marques. Transformer la communication pour transformer le monde : il s'agit bien de reprogrammer notre secteur pour le futur. Car les gens sont traversés par des inquiétudes : pour le climat et la planète, la situation économique, et leur situation personnelle dans cette crise, leur pouvoir d'achat. Leurs attentes portent principalement sur trois points : la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des inégalités sociales, la reconstruction du potentiel industriel français. Il va falloir se redresser mais en tenant compte de la planète. L’événement s'articulera en trois temps : nouvelle consommation, nouveaux imaginaires ; la communication, sa contribution à une société plus vertueuse ; sa gouvernance et ses possibilités d’évolution.

 

Les débats autour du report du Black Friday.

Le Black Friday organise des soldes et permet aux gens d'anticiper sur des achats importants pour les fêtes, à prix avantageux. C'est un vaste système d'accessibilité. Alors que les commerces vont rouvrir, que certains publics ont davantage besoin d'acheter moins cher, cela me paraît indispensable de le maintenir. Mais sur la date, on attend de savoir ce qu'accepte Amazon pour en faire la règle générale ? Le géant aurait pu commencer son Black Friday avant le déconfinement mais ouf, il accepte que cela soit la semaine d'après pour que tous les commerçants rouvrent et le fassent ! C'est Amazon qui décide en fait.

 

Les accords entre Google et des éditeurs de presse pour rémunérer les articles repris dans le moteur de recherche.

Cela me paraît un premier pas vers une justice dans l'exploitation des contenus par Google, qui reconnaît par là que les audiences qu'il monétise se construisent à partir de contenus dont il n'a pas à supporter le coût. Il est donc normal qu'il contribue à financer leur création. Créer des contenus, c'est un métier. Si ceux qui le font n'en tirent pas profit, la création va se tarir. Avec le droit voisin, la valeur des contenus est reconnue. J'y vois un progrès.

 

La communication gouvernementale autour du déconfinement avant l'intervention d'Emmanuel Macron le 24 novembre.

Les gens sont nerveux autour de ces moments de communication, et les prises de parole disséquées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Entre l'infantilisation, le flou, les contradictions, les Français ont l'impression d'un manque de clarté et d'un manque d’une vision positive et intelligente des gens. Et de se retrouver ensuite devant des décisions tout simplement « raides ». Il me semble important de donner un minimum de projection dans l’avenir et de répondre à un besoin de clarté en insistant sur les étapes très claires pour Noël et le plan de vaccination à horizon du printemps. Les Français ont aussi besoin d'apaisement, face à une fragmentation sociale qui s'accroît. Il y a urgence à apporter une parole calme, apaisante, qui unifie.

 

La lettre ouverte d'Apple pour appuyer sa volonté d'encadrer le traçage publicitaire en 2021.

Elle a l'air bien intentionnée mais en fait elle pose un réel problème de concurrence, car si on laisse faire, Apple devient le seul à pouvoir détenir et utiliser les données des possesseurs d'iPhone. Les applis référencées par Apple ne pourront plus le faire. Ce n'est pas non plus un progrès dans la protection des données personnelles - argument brandi par Apple - car le RGPD, grâce auquel on donne son consentement ou son refus plusieurs fois par jour, suffit. Si on ne fait rien, on renforce la position de toute-puissance d'Apple.

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