Événementiel
Spécialisé dans la production, la communication et l’événementiel, le groupe Franco American vient de racheter un restaurant. Moins un grand écart à ses yeux qu’un nouveau pas dans une stratégie articulée autour de la création de lien social.

L’année 2020 a été noire pour les restaurants. Mais le secteur est loin d’être mort. C’est la vision du groupe Franco American qui, à l’origine producteur de films publicitaires, s’est ensuite largement diversifié. « Le premier confinement a montré que l’événementiel était essentiel. Il y a aussi eu un manque absolu des restaurants. J’ai pour projet de créer du lien social, que les gens soient ensemble. On ne veut pas d’une société inhumaine. L’événementiel et la restauration événementielle ont de l’avenir », défend Lionel Roques, PDG du groupe.

Lieux de vie

Ayant élargi son expertise de la production à l’événementiel - qui, avec des clients comme Point S, Ferrero ou Skoda, représentait la moitié de son chiffre d’affaires en 2019 -, puis à la communication avec le rachat de l’agence Yucatan, l’entreprise passe désormais à la vitesse supérieure. Elle crée une filiale dédiée à la restauration et l’hôtellerie à fort potentiel événementiel. L’ambition est de transformer les restaurants en lieux de vie, évolutifs, aptes à accueillir différentes activités, pas seulement des repas. Si le groupe était déjà présent dans l’événementiel, via l’organisation de congrès ou de voyages d’affaires par exemple, il agira désormais un peu autrement, « en ayant déjà le théâtre et en écrivant les pièces dans notre théâtre », indique Lionel Roques. Même si l’idée n’est pas de miser uniquement sur ses propres lieux pour accueillir des manifestations.

Un pari pas banal, à l’heure où le secteur a tant souffert. « L’inspiration du groupe, c’est ‘‘une voie à part’’. J’ai essayé de réfléchir autrement. L’événementiel investit dans le digital. Mais cela ne remplacera pas la rencontre. C’est un investissement sur le long terme, neuf mois, un an maximum », dévoile le patron. C’est-à-dire après que la majorité aura pu se faire vacciner.

Une création ex nihilo

Concrètement, la Franco American a bouclé fin décembre le rachat d’un restaurant sur le Lac Léman, en Suisse, Le Floris. La rencontre avec le chef Jean-Edern Hurstel - un ancien de Top Chef -, qui œuvrera en cuisine, a été décisive dans le choix de cet emplacement. L’établissement qui compte dix salariés pourra accueillir 100 à 200 personnes à l’ouverture prévue en deux temps, en février puis avril. Deux projets similaires, dans l’ouest parisien et à Paris, sont à l’étude pour l’année qui vient. L’un d’entre eux consiste en une création de restaurant ex nihilo, ce qui impliquera des recrutements opérationnels et à la direction. « Ces projets sont financés par le fait que nous soyons multiculturels, ce qui permet une répartition du risque, par des fonds propres et une gestion raisonnable ainsi que par le soutien de la BPI et de la Caisse d’épargne Île-de-France », complète le patron.

En parallèle, le reste du groupe poursuit son développement. Yucatan va s’attacher à faire grandir son département grand public, nouvellement ouvert. Côté production, une série événementielle pour TF1 est en cours d’écriture, tandis qu’un téléfilm a été livré à France 3. Pour l’événementiel, le groupe guette la reprise.

Chiffres clés

25. Nombre de salariés du groupe (avant la création de la filiale).

4 millions d’euros. Marge brute du groupe en 2020.

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