Evénementiel
Alors que les événements professionnels reprennent progressivement, la situation des intermittents du secteur reste compliquée. Focus sur ce statut souvent synonyme de précarité durant la crise sanitaire.

Ils sont régisseurs, techniciens, éclairagistes, serveurs lors des réceptions, accompagnateurs de groupes B to B, experts en logistique événementielle, assistants de production. Ni salariés, ni autoentrepreneurs mais employés pour de courtes durées, par exemple quelques jours, sur des salons, des conventions, des incentives. Pour eux, malgré la reprise et le retour progressif des grands salons, la situation demeure compliquée. D’autant que, après quinze mois de crise, le moral est fragilisé et que les éditions digitales des événements, si elles permettent par exemple aux agences de conserver une certaine activité, leur offrent, à eux, une alternative très limitée.

« Quelques-uns d'entre nous reprennent. De petites missions courtes reviennent doucement pour les hôtesses d’accueil, ponctuellement les guides. On trouve aussi des missions qui n’ont rien à voir », explique Barbara Fronda, consultante événementielle et membre de la Fmitec, fédération des métiers intermittents du tourisme, de l’événementiel et de la culture. 

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Comme les autres acteurs du secteur, les intermittents de l’événementiel ont été à l’arrêt, complet ou presque, depuis mars 2020, même si certains ont pu travailler en septembre entre les deux premiers confinements. Les plannings se sont brutalement vidés. Or sans heure réalisée, plus de possibilité de recharger ses droits à Pôle Emploi. Mois après mois, cela crée des situations dramatiques : endettement, obligation de vendre ses biens, de changer de région, de se mettre en colocation. « Pas des cas isolés », témoigne Barbara Fronda. Attachées à leur propre sauvegarde, les entreprises ou agences qui les employaient habituellement n’ont pas forcément pu aider. Certains professionnels se reconvertissent. Pas nécessairement par choix. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle aux yeux du secteur, qui craint, à terme, la disparition de ses savoir-faire.

Dans les faits, les intermittents ne bénéficient pas du chômage partiel ni d’aides spécifiques et n’auront pas droit à l’année blanche comme les intermittents du spectacle. « Nous souhaitons une année blanche jusqu’en décembre 2021 et demandons le gel de nos jours d’indemnisation », expose Pascal Redon, régisseur technique et membre du bureau du collectif PFS (prestataires foires et salons).

Occupation des théâtres

Pour faire face, les professionnels se regroupent. Plusieurs organisations se développent, comme, outre la Fmitec et le collectif PFS, le CPHRE, collectif des précaires hôtellerie, restauration, événementiel. Leurs représentants sont reçus dans différents cabinets ministériels. Des propositions sont mises sur la table comme - entre beaucoup d'autres -, au début de la campagne de vaccination, celle de participer à l’accueil des personnes se rendant dans les centres.

En parallèle, avant la reprise, les intermittents se sont joints aux mouvements d’occupation des théâtres, dont les participants réclamaient plus largement la prise en compte de l'ensemble des problèmes de tous les travailleurs précaires. Autre revendication : l’annulation de la réforme de l’assurance chômage. Sans succès jusqu’à aujourd’hui puisque celle-ci est actuellement remise sur la table.

Pour les intermittents de l’événementiel, la reprise sera progressive. Les salons de la rentrée se préparent en ce moment. Toutefois, il reste difficile de se projeter sur le long terme et les répercussions sur les droits à l’indemnisation se feront sentir encore plusieurs mois compte tenu des vides - forcés - dans les agendas en 2020.

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